Soigner en temps de guérilla :la prise en charge médicale des soldats français blessés dans la péninsule ibérique (1808-1814).
Auteur / Autrice : | Thomas Ramonda |
Direction : | Walter Bruyère-Ostells |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MESOPOLHIS - Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et dhistoire |
Jury : | Président / Présidente : Jacques-Olivier Boudon |
Examinateurs / Examinatrices : Walter Bruyere-ostells, Claire Fredj, Pedro RúJULA LóPEZ, Benoît Pouget | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Fredj, Pedro RúJULA LóPEZ |
Mots clés
Résumé
Cette thèse se propose détudier la singularité et lévolution de la prise en charge médicale des soldats français au cours de la guerre dans la péninsule ibérique (1808-1814) et dans les années qui suivent. Loccupation napoléonienne de lEspagne est en effet un objet détude particulier, au croisement des historiographies britanniques, portugaises, françaises et espagnoles, véritable matrice des transformations des pratiques dinsurrections et de contre-insurrection, de maintien de lordre mais aussi de médecine en temps doccupation. Il sagit détudier comment les choix militaires, les décisions politiques, les efforts administratifs et les savoirs médicaux évoluent en réponses aux difficultés successives rencontrées par larmée française dans la péninsule : climat, soulèvement populaire, milices pratiquant la petite guerre, isolement des troupes, présence britannique sur les côtes. Autant déléments qui, combinés, donnent naissance au sens moderne du concept de guérilla. A mesure que la conquête de la péninsule sachève, lempire sefforce détablir durablement son occupation face à la persistance des formes de résistance, des plus violentes aux plus diffuses. Lentrée par les soins permet de questionner la capacité dun empire à forcer ladhésion dune grande variété dindividus issus de cultures différentesclasses populaires et élites locales espagnoles, soldats, administrateurs et officiers de santé de larmée, personnels religieux ou soignant civilsà un projet commun : létablissement et le fonctionnement dun réseau de santé impérial, infrastructure essentielle de loccupation militaire et administrative dun territoire conquis. En tant quespace dinteractions entre occupants et occupés, lhôpital constitue par ailleurs un cadre de configurations et de renversement des rapports de forces, les dominants y étant affaiblis et dépendant des ressources locales. Ce cadre fait alors office dobservatoire privilégié des formes de collaborations et de résistances qui senchevêtrent au sein des diverses relations entre les membres de ce réseau de santé. Ces résistances protéiformes, couplées aux efforts militaires des guérillas, des armées régulières et des difficultés logistiques dun empire à projeter et administrer une puissance militaire loin de son centre de gravité, alimentent un processus de réflexion des pouvoirs publics et militaires français sur la santé des soldats et leur prise en charge médicale, en Espagne comme en France.