Sémantique de l'expérience olfactive : étude de la signification des odeurs, des parfums et du nez des vins
Auteur / Autrice : | Maxime Barbier |
Direction : | Jérémie Lafraire, Andrea Borghini |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences cognitives |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Università degli Studi di Milano |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Cognitions humaine et artificielle |
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Existe-t-il une sémantique des odeurs, c'est-à-dire un ensemble de principes qui déterminent le contenu informatif d'une odeur ? Nous avons des raisons d'en faire l'hypothèse car, premièrement, nous pensons que chaque sens fournit des informations sur le monde, permettant de guider le comportement et de fonder les croyances. Deuxièmement, nous et d'autres animaux communiquons par l'odorat. Troisièmement, le marketing et le langage ordinaire emploient des expressions telles que « le message d'un parfum », du « nez d'un vin », et « l'histoire qu'il raconte », comme si, en composant des odeurs, nous pouvions générer du sens un peu comme le fait notre grammaire. Dans le cas des inférences causales portant sur notre environnement, c'est uniquement la source présumée de l'odeur qui est au centre du jugement. Mais nous sommes également capables de faire des inférences sur une source virtuelle, à laquelle l'odeur fait référence mais qui n'est pas considérée comme la source. Par exemple, si quelqu'un porte un parfum musqué, toute personne qui le croise ne suppose pas qu'il en est la source réelle, mais plutôt qu'il porte sur lui la source, c'est-à-dire le liquide dont il s'est aspergé. Néanmoins, si le parfum délivre effectivement son message de virilité, celui qui sent sait que la signification concerne le porteur du parfum et non le liquide parfumé. Incluant à la fois des inférences causales et des inférences plus abstraites, nous avons l'intention de construire un cadre théorique global pour les associations inférentielles déclenchées par les odeurs, culturellement ou naturellement fondées. Pour cela, nous devrons opérer un changement conceptuel sur la notion traditionnelle de signification, adaptée à l'extension de la sémantique aux signes non linguistiques. Cette approche s'est avérée fructueuse pour différents media, notamment la musique, mais reste à poursuivre dans le domaine des sens chimiques.