Thèse en cours

Des services de renseignement communautaires aux services de renseignement gabonais: Une évolution en première ligne, de la sûreté nationale à la sécurité et la défense nationales (1958-1985).

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Auteur / Autrice : Bob Bakoula
Direction : Walter Bruyère-OstellsJean-François Owaye
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 21/10/2021
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : MESOPOLHIS - Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d'histoire

Résumé

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1-Présentation du projet du projet : L'intervalle du présent projet de thèse s'étend sur les vingt-sept premières années de la République gabonaise. C'est-à-dire de sa proclamation le 28 novembre 1958 par l'assemblée territoriale, au 11 août 1985, date à laquelle le capitaine Alexandre Mandja, officier de l'armée de l'air, est exécuté pour avoir été reconnu coupable d'une tentative de coup d'état, par le tribunal militaire . Après son accession à l'autodétermination le 17 août 1960, la première préoccupation sécuritaire et militaire du Gabon est de mettre sur pied des organes capables de sécuriser le pays, à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières . L'inexpérience du jeune État en la matière a convaincu son premier président, Léon Gabriel Mba Minko, à faire recours à l'accompagnement de la France pour la naissance et l'évolution de sa Police et son Armée. C'est à la suite de son « oui » au référendum du 28 septembre 1958, que le territoire du Gabon acquiert l'autonomie de sa Gendarmerie . Toutefois, il faudra attendre le 1er janvier 1961, pour que soit mise en place, la Gendarmerie nationale gabonaise qui se compose de plusieurs services dont la Direction générale des recherches (D.G.R) dont l'une des missions est la production du renseignement . Le 7 octobre 1963, Georges Conan se fait remplacer à la tête de la Direction de la police gabonaise par Léon Mébiame, pour aller créer le Centre d'étude et de la documentation (CEDOC) ayant pour entre autres missions, la production de l'information du Chef de l'État sur les plans économique, politique et social : le CEDOC devient le service de renseignement de la police. L'Armée gabonaise possèdesur la base du décret n°00933/PR-DN du 13 mai 1962 relatif aux attributions du 2ème bureau des Forces armées gabonaisesla Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité (D.G.C.I.S.M), communément appelée « B2 ». Il existe au sein des forces de sécurité et de défense des unités spéciales dont la Garde républicaine de sécurité (G.R.S) créée à l'initiative de Jacques Foccart et mise sur pied par Bob Maloubier, en réaction à la tentative de putsch militaire du 18 février 1964 . Le service de renseignement de la Garde républicaine est la Direction générale des services spéciaux (D.G.S.S). En colinéairement à la DGSS, la Présidence de la République va au début des années quatre-vingt, se doter d'un centre d'interception et d'écoutes : le Silam. De 1977 à 1985, le périmètre et le domaine de définition de la cette Sûreté nationale oscille entre sécurité nationale et défense nationale : ce qui lui permet de coopérer endogènement avec tous les services de renseignement gabonais pendant plusieurs années, et ce, même quand survient la tentative de renversement du pouvoir d'Omar Bongo par le capitaine Alexandre Mandja Ngokouta, officier saint-cyrien en service dans l'armée de l'air. Pour convoquer en contextualisant l'interrogation légitime et oratoire de Constantin Melnik : Est-il utile de s'appesantir outre mesure sur les services secrets gabonais ? Comment était pratiqué le renseignement dans la colonie du Gabon avant 1960 ? Comment ont évolué, depuis l'indépendance, jusqu'en 1985, les notions de sûreté nationale, de sécurité et de défense nationales dont l'alliage constitue les frontières du domaine de définition des services de renseignement ? Comment s'est constitué et a évolué l'architecture du renseignement gabonais depuis le coup d'État de 1964 ? 2-Peu de travaux sur la question : Si les travaux de Jean-Pierre Bat se sont intéressés aux questions sécuritaires dans l'Afrique post-coloniale tandis que la thèse de Jean-François Owaye, s'intéresse de manière plus globale au système de défense et de sécurité du Gabon depuis 1960 jusqu'à sa date de soutenance (en 1997) , et si quelques articles ont été publiés sur la question des services secrets africains , aucun travail de recherche n'a été mené sur les services secrets gabonais en tant que tels pour la période 1958-1985. Notre but est donc de combler ce vide. 3-Description du projet : Notre travail s'articulera autour de trois intervalles. La première reviendra sur les six premières années de la République gabonaise (1958-1964). Il s'agira donc d'évaluer et d'analyser le « système stratégique » inspiré des services communautaires. C'est-à-dire qu'il s'agira de faire un état des lieux des services de renseignement durant ces six premières années. Mais également évaluer l'efficacité des services secrets gabonais et français dans la supposée « non anticipation » du putsch. Ensuite, la deuxième s'intéressera aux conséquences du putsch sur l'architecture et la politique du renseignement dans cette période allant de 1964 à 1967 . Il s'agira de montrer la « tragique utilité » du putsch sur la coordination et la centralisation des services. Enfin, la troisième, quant à elle, s'attellera à analyser et à scruter les réformes des services de l'ère 1967-1985. 4-Méthodologie de la recherche et sources : Notre travail de recherche s'appuiera, outre les interviews avec d'anciens acteurs politiques ou praticiens, s'appuie sur les notes des services de renseignement gabonais et français ainsi que sur les Archives diplomatiques. Celles des services de renseignement gabonais sont conservées aux Archives nationales et à la Direction générale de documentation et de l'immigration à Libreville. Celle des services français sont aux Archives nationales et au SHD. Toutefois, je suis conscient des difficultés liées à l'accès des sources classifiées et pour lesquelles, je demanderais des dérogations. Les recherches effectuées ont permises d'identifier plusieurs fonds d'archives français relatifs au Gabon, au SHD (Dossier GR 10 R879 et GR 10 R 855 pour la période 1959-1961), et aux Archives nationales, dont le dossier 19920427/21, Liasse 3, relatifs entre autres aux dossiers de coopération du Service de coopération technique internationale de police –SCTIP-avec le Gabon pour la période 1972-1974 ; et les Archives du secrétariat général aux Affaires africaines et malgaches et de la Communauté pour la période 1958-1974 (côte AG/5(F)1-AG/5(F)/4155, qui renvoie au CEDOC et à la DGR.