Microbiote vaginal et infections materno-foetales à Streptococcus agalactiae
Auteur / Autrice : | Brice Le gallou |
Direction : | Philippe Lanotte |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la Vie et de la Santé |
Date : | Inscription en doctorat le 02/11/2023 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Infectiologie et santé publique (Tours) |
Mots clés
Résumé
A ce jour, l'exploration du microbiote vaginal est relativement limitée à quelques travaux d'équipes de renommée mondiale (1). Son analyse est néanmoins primordiale à la compréhension des mécanismes physio-pathologiques pouvant conduire soit au portage de pathogènes responsables d'infections materno-ftales, soit à des circonstances obstétricales particulières (menace d'accouchement prématuré, rupture prématurée des membranes). Actuellement, la description du microbiote vaginal se base sur une catégorisation parmi 5 types de communauté bactérienne ou Community State Type (CST) (1). Ces CST correspondent à des communautés différentes de bactéries, chacune majoritairement représentée par une ou plusieurs espèces précises. Le rôle des différents Lactobacillus au sein du tractus génital féminin commence à se préciser. Par exemple, la diminution de l'abondance en Lactobacillus sp. ou une prédominance en L. iners (CST-III) favoriserait l'augmentation de la diversité bactérienne, pouvant conduire à un échec de grossesse ou un accouchement prématuré. Au contraire, la colonisation majoritairement par L. crispatus (CST-I) aurait un rôle protecteur, permettant le maintien d'un pH acide et donc une faible diversité en espèces bactériennes (2). La relation entre les différents types de microbiotes et le portage de Streptococcus agalactiae, pouvant conduire à des infections materno-ftales sévères, n'est pas connue à ce jour et nécessite donc d'être explorée. En effet, il s'agit de la première bactérie responsable d'infections materno-ftales, et différentes souches, en particulier celles appartenant au CC17, ont été mises en évidence dans ce contexte (3,4). L'objectif principal de ce travail de Thèse sera d'analyser le microbiote vaginal au cours de la grossesse et d'étudier sa relation avec la survenue d'une éventuelle infection materno-ftale. Trois situations seront ainsi explorées. Tout d'abord, la caractérisation du microbiote associé au portage de Streptococcus agalactiae visera à mettre en évidence des marqueurs favorables à la colonisation par cette espèce au cours de la grossesse, et ceux pouvant favoriser une éventuelle infection materno-ftale. Une analyse du microbiote vaginal dans le contexte de prématurité sera également réalisée, notamment en lien avec les infections materno-ftales, puisque dans ces circonstances, S. agalactiae mais également d'autres bactéries pathogènes comme les enterobactérales, peuvent être impliquées. En effet, certains CST (III et IV) favoriseraient l'apparition d'une rupture prématurée des membranes ftales, un accouchement prématuré voir une infection materno-ftale. Enfin, une analyse du microbiote dans le pré-partum et le post-partum immédiat sera effectuée afin de décrire son évolution au moment de l'accouchement dont certaines situations seraient favorables à des infections. Identifier un ou plusieurs marqueurs prédictifs de survenue d'évènements indésirables au cours de la grossesse ou lors de l'accouchement permettrait d'améliorer le suivi global des patientes et la détection des grossesses à risque. L'ensemble des prélèvements seront soumis à une méthode de métagénomique ciblée sur le gène codant l'ARNr 16S (Kit 16S barcoding Oxford Nanopore Technologies, MinION), analysée à l'aide du pipeline Emu, développé spécialement pour cette technique, ce qui permettra de décrire le microbiome bactérien dans son ensemble. En parallèle, les prélèvements seront analysés par la méthode conventionnelle faisant intervenir la culture sur milieux gélosés associée à un examen direct. Une recherche particulière des pathogènes principaux (S. agalactiae notamment) sera également réalisée par utilisation de gélose sélective et par PCR spécifique du type GeneXpert. Une méthode de métagénomique non ciblée « shotgun » sera réalisée sur une partie des prélèvements afin de confirmer les résultats obtenus. Cette méthode permettra la caractérisation exhaustive de l'ensemble des acides nucléiques présents dans le prélèvement (ADN et ARN), ce qui complètera nos résultats en apportant d'autres éléments concernant le portage de levures, mais également la description du virome, notamment concernant les bactériophages. 1. Ravel J, Gajer P, Abdo Z, Schneider GM, Koenig SSK, McCulle SL, et al. Vaginal microbiome of reproductive-age women. Proc Natl Acad Sci U S A [Internet]. 2011 2. Baud A, Hillion KH, Plainvert C, Tessier V, Tazi A, Mandelbrot L, et al. Microbial diversity in the vaginal microbiota and its link to pregnancy outcomes. Sci Rep [Internet]. 2023 3. Beauruelle C, Branger M, Cochard T, Pastuszka A, Biet F, Lanotte P. Whole-Genome Sequencing Confirms the Coexistence of Different Colonizing Group B Streptococcus Isolates Underscored by CRISPR Typing. Microbiol Resour Announc. 2020 Jan 30;9(5). 4. Le Gallou B, Pastuszka A, Lemaire C, Mereghetti L, Lanotte P. Group B Streptococcus CRISPR1 Typing of Maternal, Fetal, and Neonatal Infectious Disease Isolates Highlights the Importance of CC1 in In Utero Fetal Death. Microbiology Spectrum [Internet]. 2023