Thèse en cours

Esculape face à Dieu. Ce que la religion fait à la médecine (dans les écrits médicaux de langue française, 1515-1610)

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Auteur / Autrice : Anthony Le berre
Direction : Tristan ViglianoIsabelle Luciani
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langue et litteratures francaises
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2021
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CIELAM - Centre Interdisciplinaire d'Etudes des Littératures d'Aix-Marseille

Mots clés

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Résumé

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À en croire les médecins de la Renaissance, toute guérison dépend de Dieu. Mais alors, à quoi bon écrire des traités médicaux ? Fondée sur les autorités gréco-latines, la doctrine médicale du XVIe siècle est largement tributaire du christianisme. Dans les traités médicaux, lesquels fourmillent de références bibliques, Dieu vient ébranler le triangle hippocratique maladie-malade-médecin en s'imposant comme un membre à part entière de la relation thérapeutique. La Bible fournit un vivier de préceptes et d'exemples où puisent les auteurs de ces traités, à qui elle permet de mieux comprendre la nature de l'animal divin. Les praticiens voient aussi dans l'origine divine de la médecine un argument pour légitimer leur art. De fait, la médecine n'est pas exempte de griefs. Quand Laurent Joubert réfute l'idée que faire appel aux médecins et à leurs remèdes soit un péché, c'est que la question se pose malgré tout. Si les cas de censure sont rares, les médecins peuvent être inquiétés quand ils composent avec l'astrologie par exemple. La religion s'invite également dans les querelles médicales. Pour tous les auteurs médicaux, la religion implique des enjeux éthiques : l'écriture de la médecine, de même que son exercice, est soumise à un impératif d'humilité puisque c'est à Dieu que revient la prérogative de soigner. Mais dans la mesure où il invite à la piété et à la mesure, le traité médical peut s'apparenter à une prédication. Les médecins du corps se font, parfois, médecins de l'âme.