Modélisation de l'évaluation de la compétence en dentisterie restauratrice et endodontie.
Auteur / Autrice : | Guillaume Savard |
Direction : | Frederic Denis, Hervé Breton |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la Vie et de la Santé |
Date : | Inscription en doctorat le 09/11/2023 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | Humanités et Langues - H&L |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Education Ethique Santé |
Mots clés
Résumé
La chirurgie-dentaire est une profession dont l'exercice mobilise un très large panel de compétences. Afin d'être diplômés, les étudiants en odontologie ont à démontrer leur maîtrise de nombreux domaines. Ces compétences ont un niveau minimum requis et concernent un ensemble de comportements, de connaissances et de savoir-faire. L'odontologie conservatrice en endodontie (OCE) ou dentisterie restauratrice et endodontie (DRE) concerne la prévention et le traitement des affections des tissus durs de la dent et de l'organe pulpaire. Différents domaines de compétence y sont mobilisés : le professionnalisme, les aptitudes sociales, la communication, les connaissances scientifiques, le diagnostic et la planification de traitement, la réalisation des thérapies et le maintien de la santé orale ou encore la prévention et la promotion de la santé. L'évaluation a une place centrale dans tout curriculum. Ainsi l'évaluation en DRE devrait pouvoir porter sur l'ensemble des dimensions des compétences visées. Cela nécessite la définition claire et partagé des critères d'évaluation et des niveaux de performance attendus, l'usage réitéré d'outils variés et en cohérence avec les objectifs et le contenu des apprentissages, la combinaison de technique formative et certificative, la mesure des différentes facettes (connaissances, aptitudes procédurales, comportements) tant en qualité qu'en quantité et de promouvoir la réflexion, la pensée critique et l'engagement dans l'apprentissage tout au long de l'exercice professionnel. En DRE, les compétences, l'enseignement et l'évaluation font l'objet de nombreux travaux et publications d'institution comme l'Association for Dental Education in Europe (ADEE), la European Society of Endodontology (ESE), la European Federation of Conservative Dentistry (EFCD) ou encore le Collège National des Enseignants en Odontologie Conservatrice (CNEOC). La diversité des cursus et des méthodes d'évaluation y est pointée. Face à l'image persistante d'un mode de contrôle s'intéressant aux savoirs déclaratifs (examens écrits et oraux) et procéduraux (travaux manuels évalués sur leur résultat) où les processus et les attitudes sont des dimensions relativement vierges d'évaluation, on note depuis longtemps un intérêt profond de la profession et du monde universitaire pour : - développer d'autres outils d'évaluation et - évaluer d'autres dimensions de la compétence (comme le raisonnement clinique ou les attitudes professionnelles). Dans ce contexte, nous faisons l'hypothèse qu'un modèle d'évaluation de la compétence en DRE est possible qui permette de prendre (1) une information sensible, fidèle et valide sur le niveau de maîtrise des différentes dimensions de la compétence dans leur richesse et leur complexité et (2) une décision pédagogique calibrée et reproductible quant à la certification de l'étudiant en odontologie. Ce modèle, après analyse critique de la littérature et validation par des experts en odontologie et sciences de l'éducation, peut être mis en place et testé à l'articulation des 2e et le 3e cycle des études en odontologie où se déroule l'examen du Certificat de Synthèse Clinique et Thérapeutique (CSCT) et le concours d'internat en odontologie. L'enjeu de ce moment est critique car le CSCT, avec la validation du 2e cycle, permet l'exercice temporaire dans un cabinet dentaire pour l'étudiant et valide sa capacité à prendre en charge globalement un patient. Un tel modèle devrait permettre une prise de décision valide et fiable en exploitant une information riche et complexe sur le niveau d'acquisition des compétences des étudiants. Il réduirait en cela l'aléa docimologique et rendrait plus reproductible et moins contestable les décisions aux yeux de l'ensemble des acteurs.