Thèse en cours

Analyses de l'épigénome et du transcriptome des modèles dérivés de Kabuki, impact des epi-drogues sur des profils d'altération des enhancers et du transcriptome

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Auteur / Autrice : Pol Arnau-romero
Direction : Jean-Christophe AndrauCyril Esnault
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le 01/11/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IGMM - Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier
Equipe de recherche : Transcription et epigénomique dans les cellules T

Mots clés

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Résumé

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Contexte et justification Les chromatinopathies sont un groupe de maladies génétiques rares, qui partagent des caractéristiques cliniques ainsi que des altérations génétiques causales, conduisant à l'inactivation des régulateurs de la chromatine impliqués dans le contrôle de l'expression des gènes et l'organisation tridimensionnelle de la chromatine. Le syndrome de Kabuki (KS) est un exemple de chromatinopathie rare dont l'incidence est de 1/30 000 naissances et qui présente de multiples symptômes tels que des anomalies squelettiques, une petite taille, des malformations cardiaques, des troubles de la vision et de l'audition et des anomalies du système immunitaire (1). Au niveau moléculaire, cette maladie est due à des mutations essentielles des gènes Kmt2d et Kdm6a, qui représentent respectivement 75 % et 5 % des cas (2). KMT2D, également connu sous le nom de MLL4, est une mono-méthyltransférase qui agit sur les enhancers, se liant à des régions enhancers spécifiques en fonction du type de cellule et du stade de différenciation. MLL4 intervient dans le dépôt de H3K4me1, qui est une marque d'histone activatrice des enhancers. KDM6A, quant à elle, contient un domaine JmjC et catalyse la déméthylation de H3K27me3 (une marque déposée par le complexe PRC2 et qui est associée aux enhancers inactifs) (3). KMT2D et KDM6A font tous deux partie de la famille de protéines COMPASS (complex of proteins associated with SET1). Par le dépôt de H3K4me1 et la soustraction de H3K27me3 respectivement, ces deux facteurs contribuent à l'activation et/ou à la dérépression des enhancers en place, activant ainsi d'importants programmes d'expression génétique. (3) D'autre part, l'effet de ces médiateurs épigénétiques peut être contrarié par des enzymes qui inactivent les enhancers. Par exemple, LSD1 (KDM1A) intervient dans la déméthylation de K4me1 (4) et PRC2 intervient dans le dépôt de H3K27me3. Il existe donc une hypothèse selon laquelle l'utilisation de médicaments épigénétiques pour l'inactivation de LSD1, en combinaison avec l'inhibition de PRC2, augmenterait H3K4me1 tout en diminuant les marques H3K27me3 (augmentant ainsi les marques d'histones activantes et diminuant les marques d'histones inactivantes au niveau des enhancers), ce qui pourrait représenter un traitement possible pour les chromatinopathies telles que la KS. Objectifs 1- Utiliser et développer des échantillons primaires de patients en utilisant des fibroblastes, des iPS et des lymphocytes T (CD4+) pour étudier les profils épigénomiques, en analysant par CUT&RUN-Sequencing les mutations de Kmt2d, Km6a et d'autres gènes et leurs profils transcriptomiques par RNA-Sequencing. 2- Développer des mutants pour Kmt2d et Km6a par la technologie CRISPR pour imiter les mutations des patients atteints de KS en utilisant des modèles de poisson zèbre. 3- Analyser les changements tridimensionnels et d'accessibilité de la chromatine lors de la mutation de ces auteurs/électeurs épigénétiques par Hi-C / Micro-C (5) (collaboration avec le laboratoire du Dr Pekowska du consortium Chrom_Rare). 4- Contribuer à l'analyse des profils épigénomiques des modèles organoïdes de KS (collaboration avec le groupe de D. Geneviève du consortium Chrom_Rare). 5- Caractériser les propriétés mécaniques nucléaires dans les modèles mutés Kmt2d (collaboration avec le laboratoire du Dr. Zippo du consortium Chrom_Rare). 6- Traiter les cellules dérivées de patients et les cellules de poisson zèbre avec des médicaments épigénétiques tels que les inhibiteurs de LSD1 ou de PRC2 afin d'étudier les changements phénotypiques et moléculaires qui s'ensuivent. Références 1. Stagi, S., Gulino, A. V., Lapi, E. et Rigante, D. (2015). Contrôle épigénétique du système immunitaire : une leçon du syndrome de Kabuki. Immunologic Research, 64(2), 345 359. https://doi.org/10.1007/s12026-015-8707-4 2. Boniel, S., Szymańska, K., Śmigiel, R., & Szczałuba, K. (2021). Syndrome de Kabuki - Revue clinique avec aspects moléculaires. Genes, 12(4), 468. https://doi.org/10.3390/genes12040468 3. Sze, C. C. et Shilatifard, A. (2016). Famille MLL3/MLL4/COMPASS sur la régulation épigénétique de la fonction d'enhancer et le cancer. Cold Spring Harbor Perspectives in Medicine, 6(11), a026427. https://doi.org/10.1101/cshperspect.a026427 4. Maiques-Diaz, A., & Somervaille, T. C. P. (2016). LSD1 : rôles biologiques et ciblage thérapeutique. Epigenomics, 8(8), 1103 1116. https://doi.org/10.2217/epi-2016-0009 5. Burgess, D. J. (2020). Chromosome structure at micro-scale. Nature Reviews Genetics, 21(6), 337. https://doi.org/10.1038/s41576-020-0243-y