Approche discrète et personnalisée de la biomécanique des fascias, de l'élasticité à la rupture
Auteur / Autrice : | Alexandre Lagache |
Direction : | Jérémie Girardot |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biomécanique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, ENSAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences des métiers de l'ingénieur |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IBHGC Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpak |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le corps humain peut être diviser en de nombreux sous-systèmes parmi lesquels le système musculo-squelettique, le système nerveux ou encore le système digestif. Parmi ces systèmes, le système fascial est peu connu et étudié. Quatre types de fascia existent : les fascias superficiels qui représentent la couche la plus profonde de la peau, les fascias profonds qui séparent les muscles de la peau, les fascias internes qui comblent des espaces entre les organes et les fascias viscéraux qui recouvrent certaines viscères. Le rôle de ces fascias n'est pas encore bien compris mais leur importance est capitale. Les fascias, notamment les fascias profonds comme le fascia lata de la cuisse, assistent les muscles lors de leur contraction et les empêchent de sortir de leur loge en jouant un rôle de stabilisateur. De plus ils permettraient de réduire les frottements entre muscles adjacents. D'un point de vue histologique les fascias sont des tissus très organisés. Ils sont principalement composés de faisceaux de fibres rigides et ondulées de collagène reliés entre eux par une matrice souple de protéoglycane. Les fascia sont organisés en plusieurs couches, deux pour le fascia lata mais trois pour le fascia brachial par exemple. Dans chacune des couches les faisceaux de fibre de collagènes sont orientés dans la même direction. Toutefois cette direction varie d'une couche à l'autre. Les faisceaux de deux couches successives forment généralement un angle compris entre 68° et 80° d'après la littérature. Comparé aux autres tissus humains, peu d'études ont été réalisées sur le comportement mécaniques des fascias. La littérature définie les fascia comme des matériaux élastiques non linéaire. La plupart des tests de caractérisations existants sont des tests de traction simple ou biaxiale. Du fait du manque de caractérisation expérimentale, peu de modèles numériques ont été établis et vérifiés. La déchirure du fascia peut apparaître pour diverses raisons en fonction du lieu de déchirure. Là où une rupture du fascia plantaire peut être dû à l'obésité, une rupture associée à une hernie inguinale possède une autre étiologie. Une modélisation poussée de ces rupture permettrait de prédire les conduites à risques et personnes à risques, notamment dans un contexte de sport à haut niveau. Dans ce milieu, les rupture musculaire et fasciale sont plus courantes que dans le reste de la population à cause du chargement mécanique important auquel sont soumis les muscles des sportifs. L'étude de déchirement des fascia est aussi primordiale dans un contexte de sûreté automobile. En effet les mannequins en accidentologie sont de plus en plus performant ce qui permet d'étendre les études des blessures au système fascial. Dans ce contexte, prédire et prévenir la rupture de fascia viscéraux et interne permet également de prévenir les dégâts causés aux organes qu'ils renferment et qui sont souvent vitaux. La méthode des éléments discrets est une modélisation qui a été initialement créée pour décrire la physique de milieux granulaires . Plus récemment cette méthode à été adapté à un plus large cas d'utilisation en permettant l'étude de composites. Lors de la thèse de Roux et al, cette méthode a été étendue au complexe musculo-tendineux pour modéliser le rupture du muscle sterno-cléido-mastoïdien. Dans la continuité de ce travail, Muth-Seng et al a généralisé ce procédé aux essai de traction du fascia. Cette méthode permet une très bonne représentation de la méso-structure d'un tissu ou composite, elle est donc toute indiquée pour étudier la rupture des fascias. L'utilisation d'imagerie médicale permettra de personnaliser les modélisation par éléments discrets et de facilement modifier la méso-structure du problème par rapport au fascia étudié. Les simulations informatiques seront comparées à des essais de traction, relativement simples à mettre en place, et à des essais de gonflements, offrant un chargement proche du chargement physiologique des fascias.