Thèse en cours

La diffusion du républicanisme sous la Révolution française : de l'an I de la liberté à l'an I de la République

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Auteur / Autrice : Sandy Autard
Direction : François QuastanaEric Gasparini
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : En droit spécialité Histoire du droit
Date : Inscription en doctorat le 02/09/2019
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences Juridiques et Politiques
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CERHIIP - Centre d'Etudes et de Recherches d'Histoire des Idées et des Institutions Politiques

Mots clés

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Résumé

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En France, l'année 1792 apparaît comme la date de naissance de la République. Mais si elle naît institutionnellement à ce moment, cet instant ne constitue pas, loin s'en faut, l'an zéro du républicanisme. Certes, à l'été 1789, les républicains représentaient sans nul doute une infime minorité selon le mot célèbre de Camille Desmoulins : « Nous n'étions peut-être pas à Paris dix républicains le 12 juillet 1789 ». La monarchie semblait donc pouvoir perdurer au regard de la réticence d'une majorité de Français à voir s'établir une république souvent associée à une démocratie directe inapplicable, obsolète, anarchique. Entendue dans son sens traditionnel comme la res publica, la chose commune permis d'envisager d'abord une « républicanisation » de la monarchie révolutionnée, mais le mot « République » contenait également une acception antiroyaliste. D'un point de vue méthodologique ce travail se borne, d'une part, à la période allant du 5 mai 1789 au 24 juin 1793, l'objectif étant également de fournir une analyse exhaustive de la formation de l'idée républicaine avant sa première consécration constitutionnelle. En effet, si Varennes sert de catalyseur à l'idée républicaine en France, avant même le 21 juin 1791, un républicanisme embryonnaire mais existant se développe en amont. Par la suite, après l'abolition de la royauté le 21 septembre 1791, le foisonnement des projets de constitution marque une volonté de traduire juridiquement et en acte les idées républicaines. D'autre part, le corpus de sources retenu regroupe les pamphlets, la presse républicaine, les archives parlementaires, ainsi que les nombreux projets de constitution républicaine envoyés à la Convention. Trois éléments justifient le bien-fondé d'une telle étude. Premièrement, le républicanisme semble avoir été trop souvent étudié uniquement comme « exception française » dans sa dimension purement institutionnelle après la rédaction de la Constitution du 6 messidor an I. Or, tout en considérant la spécificité du républicanisme français, il convient de pondérer cette idée d'exceptionnalisme en retraçant les sources ayant inspiré les révolutionnaires républicains, notamment les expériences républicaines anglaises et américaines. Deuxièmement, il s'agit d'envisager le républicanisme français au regard de théorie de la liberté conçue comme un idéal de « non domination » mis en lumière notamment par les travaux de Quentin Skinner et Philip Pettit. En effet, au-delà du paradigme classique opposant liberté des anciens et des modernes, les premiers républicains français paraissent insister sur l'importance accordée au lien étroit entre libertés individuelles et liberté politique. Troisièmement, il importe de mener cette étude sous l'angle du droit constitutionnel, à travers d'une part, l'analyse de la lecture que les partisans de cette théorie de la liberté républicaine font de l'élaboration de la première Constitution française que bien des contemporains envisagent déjà comme « républicaine » dans ses bases. Puis, d'autre part, la lecture rigoureuse des différents projets de constitution républicaine qui voient le jour en 1793 devrait permettre de mettre en lumière les tentatives d'application de principes déjà formulés pour certains dès 1789. Dès lors, se pencher sur le rapport unissant idées républicaines et cette volonté de mise en pratique au plan juridique semble constituer l'angle d'attaque idoine pour appréhender au mieux ce qui semble être véritablement le premier moment républicain français.