Adaptation et propriétés émergentes de bactéries pathogènes spatialement organisées dans une matrice alimentaire.
Auteur / Autrice : | Elodie Hoch |
Direction : | Romain Briandet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Microbiologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/11/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Microbiologie de l'Alimentation au Service de la Santé humaine (Jouy-en-Josas) |
Equipe de recherche : UMR Micalis - Pôle Adaptation Bactérienne et Pathogénèse : Déterminants de l'adaptation microbienne (MicrobAdapt) | |
Référent : AgroParisTech (France ; 2007-....) |
Mots clés
Résumé
Les aliments sont les principaux vecteurs de l'ingestion de micro-organismes pathogènes chez l'humain et l'animal. Malgré les avancées sanitaires, les progrès en évaluation et gestion du risque, les infections par des micro-organismes suite à la consommation d'aliments contaminés continuent de toucher des millions de personnes chaque année dans le monde. La maîtrise des pathogènes dans les aliments passe d'abord par le respect des pratiques d'hygiène et des critères microbiologiques inhérents à l'activité de production. Parallèlement aux bonnes pratiques, les voies d'amélioration sont d'une part la compréhension de la matrice alimentaire en tant que tel et d'autre part, l'amélioration des connaissances du comportement des bactéries pathogènes dans les aliments. Les aliments sont des environnements hétérogènes, de nature très variée, allant de systèmes liquides (ex. jus de fruits) aux systèmes solides (ex. fromages) en passant par des systèmes gélifiés mono- ou multiphasique (ex. mayonnaise, crème). Les aliments sont composés de divers éléments (ex. cellules animales, végétales) et d'ingrédients (ex. conservateurs) dont la répartition sera hétérogène selon le type de système considéré. Ils vont également être soumis à diverses étapes de transformation (ex. cuisson) et de conservation qui vont également impacter les caractéristiques physiques et chimiques. Ainsi, les matrices alimentaires sont décrites comme des microstructures complexes, constituées d'un assemblage de plusieurs systèmes hétérogènes, organisées dans l'espace et abritant de multiples micro-gradients spécifiques (nutritionnels, physico-chimiques) qui évoluent avec le temps et l'activité microbienne intrinsèque. Les bactéries pathogènes qui contaminent accidentellement un aliment sont à des niveaux très faibles, typiquement < 10 UFC/g. Leur organisation, sous forme de cellules uniques ou regroupées sous forme de biofilms de surface ou de micro-colonies incluses, sera largement impactée par l'hétérogénéité de composition et de structure et aux [micro]-variations environnementales de l'aliment. Le comportement des micro-organismes pathogènes dans les aliments est ainsi influencé par de nombreux paramètres tels que (1) l'hétérogénéité structurelle de l'aliment, (2) la spatialisation des pathogènes à la contamination, (3) l'histoire physiologique de la souche ou encore (4) les stratégies d'adaptation mises en uvre par la souche. Ainsi, l'objectif du projet de thèse est d'identifier et de comprendre les mécanismes d'adaptation des bactéries pathogènes spatialement organisées à l'environnement hétérogène de l'aliment. Le projet de thèse sera structuré en trois axes de travail visant à (1) caractériser les effets de spatialisation et d'environnements alimentaires variés sur la physiologie des bactéries pathogènes, (2) décrypter les mécanismes génétiques mis en uvre dans cette adaptation sur un couple bactérie-stress sélectionné dans la première partie et (3) vérifier les mécanismes moléculaires identifiés dans des matrices alimentaires de complexité croissante.