L'informalité à l'ère numérique : trois essais sur le cas brésilien

Informality in the digital era: three essays on the Brazilian case

• Auteur / Autrice : Joao Duarte lima
• Direction : Mireille Razafindrakoto, François Roubaud
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences Economiques Dauphine
• Date : Inscription en doctorat le 31/10/2023
• Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
• Ecole(s) doctorale(s) : SDOSE Sciences de la Décision, des Organisations, de la Société et de l'Echange
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Économie de Dauphine
• Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL

Mots clés

Mots clés libres

Informalité

Numérisation

Marché du travail

Brésil

Informality

Digitalization

Labor market

Brazil

Résumé

L'économie informelle s'est adaptée aux dynamiques du marché mondial du travail et peut être vue comme un phénomène qu'il convient d'éradiquer ou comme une source d'emploi et de revenus (Nogueira, 2019; Peres et al., 2015). Au Brésil, l'informalité est une caractéristique déterminante du marché du travail, avec plus de 38 millions de travailleurs, soit 40% de la population active (IBGE, 2023). Pour les travailleurs brésiliens, l'entrée dans le secteur informel est liée à des caractéristiques historiques, dans lesquelles des facteurs tels que le besoin, la faible éducation, la main-d'œuvre excédentaire et le manque d'opportunités sur le marché formel se chevauchent (Nogueira, 2019). En ce sens, économiquement, les emplois informels sont considérés comme moins rentables ; légalement, les emplois formels sont ceux qui sont conformes à la loi ; et du point de vue populaire, dérivé du système juridique, les emplois informels sont ceux pour lesquels le contrat de travail n'est pas signé. Les travailleurs du secteur informel, par conséquent, ne bénéficiant pas des garanties des dispositions formelles, ne sont pas protégés, en tout ou en partie, par la législation du travail. Cependant, Peres et al., 2015 voient l'informalité comme une réponse spontanée et créative, en particulier dans les sociétés où l'emploi salarié n'est pas répandu. Pour illustrer, le secteur informel se manifeste dans des activités qui ont lieu en périphérie et dans des zones vacantes du secteur formel, telles que l'auto-emploi, l'artisanat, la vente de rue et les entreprises familiales. Comprendre au mieux son importance dans les sociétés, y compris au Brésil, est une étape cruciale dans la recherche de meilleures conditions de travail, en particulier à l'heure actuelle, où de nouvelles formes de travail émergent, augmentant potentiellement sa prévalence (Nogueira, 2019). De plus, l'avènement des technologies numériques a permis de nouvelles formes de travail, mais la nature de ces nouvelles formes, en particulier le rôle de la plateforme numérique dans la définition des relations de travail, est mal comprise, en particulier dans le secteur informel. Bien que les plates-formes reliant les travailleurs et les emplois ne soient pas nouvelles, leur expansion en raison du développement rapide de la technologie est remarquable (Mäntymäki et al., 2019). Compte tenu de ces points, la taille numérique du secteur informel et l'émergence de nouvelles formes d'organisation économique soutenues par la technologie numérique revêtent une importance significative pour la recherche sur l'informalité. Ces deux facteurs jouent un rôle important dans la transformation continue des modèles de travail. En ce sens, cette proposition de recherche aspire à plonger dans la toile complexe de l'informalité au sein du marché du travail brésilien dans le contexte de l'ère numérique. Le premier chapitre explore l'impact de la numérisation sur l'emploi informel, examinant comment les avancées technologiques peuvent remodeler le marché du travail informel et les implications potentielles pour les individus qui se tournent vers le travail indépendant en raison du manque d'opportunités d'emploi traditionnelles. Le deuxième chapitre se concentre sur le rôle du travail sur plateforme et son influence sur l'exacerbation des inégalités raciales, en mettant particulièrement l'accent sur la réalité brésilienne. Il analyse la dynamique du travail indépendant numérique et son impact sur les groupes raciaux marginalisés. Enfin, le troisième chapitre examine l'utilisation innovante des monnaies communautaires numériques dans les modèles de transfert d'argent et leur contribution aux opportunités d'emploi et de revenus dans le secteur informel, en se concentrant sur les cas spécifiques de Maricá et Niterói.

The informal economy has adapted to the dynamics of the global labor market and can be viewed as a phenomenon that needs to be eradicated or as a source of employment and income (Nogueira, 2019; Peres et al., 2015). In Brazil, informality is a defining feature of the labor market, with more than 38 million workers, or 40% of the employed population (IBGE, 2023). For Brazilian workers, entering the informal sector is related to historical characteristics, in which factors such as need, low education, surplus labor, and lack of opportunities in the formal market overlap. (Nogueira, 2019). In this sense, economically, informal jobs are considered to be less profitable; legally, formal occupations are those that are in compliance with the law; and from a popular standpoint, derived from the legal system, informal occupations are those in which the work contract is not signed. Workers in the informal economy, therefore, as they are not covered by the guarantees of formal provisions, are not protected, in whole or in part, by labor legislation. However, Peres et al., 2015 views informality as a spontaneous and creative response, particularly in societies where wage employment is not widespread. To illustrate, the informal sector is evident in activities that take place on the outskirts and vacant areas of the formal sector, such as self-employment, craftsmanship, street vending, and family businesses. To better understand its importance in societies, including Brazil, is a crucial step in the search for better labor conditions, especially at the present time, when new forms of work are emerging, potentially increasing its prevalence (Nogueira, 2019). Furthermore, the rise of digital technologies has enabled new forms of work, but the nature of these new forms, especially the role of the digital platform in shaping work relationships, is poorly understood, particularly in the informal sector. While platforms connecting workers and jobs are not new, the expansion of these platforms as a result of the rapid development of technology is remarkable. (Mäntymäki et al., 2019). Given these points, the numerical size of the informal sector and the emergence of new forms of economic organization supported by digital technology are of significant importance to research on informality. These two factors play an important role in the ongoing transformation of work patterns. In this sense , this research proposal aspires to dive into the intricate tapestry of informality within Brazil's labor markets in the context of the digital era. The first chapter explores the impact of digitalization on informal employment, examining how technological advancements can reshape the informal labor market and the potential implications for individuals who turn to self-employment due to the lack of traditional job opportunities. The second chapter focuses on the role of platform work and its influence on exacerbating racial inequalities, with a particular emphasis on the Brazilian context. It analyzes the dynamics of digital independent work and its impact on marginalized racial groups. Finally, the third chapter investigates the innovative use of digital community currencies in money transfer models and their contribution to employment and income opportunities in the informal sector, with a specific focus on the unique case studies of Maricá and Niterói.