Mouvement occitan et PCF :distances et rapprochements, du congrès de Tours à 1981
Auteur / Autrice : | Catherine Gossez |
Direction : | Yan Lespoux |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Etudes occitanes |
Date : | Inscription en doctorat le 02/10/2023 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : RESO: Recherches sur les Suds et les Orients |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Il s'agit, avec ce sujet, d'étudier de façon aussi exhaustive que possible les rapports entre les militants de la cause occitane et un parti politique national, sur près d'un siècle. Ces rapports seront envisagés dans leur réciprocité : les positions du PCF et leurs évolutions ne sont pas totalement indifférentes au poids plus ou moins important des mouvements nationalitaires plus ou moins actifs. Inversement, l'importance plus ou moins grande de ce parti dans le champ politique selon les moments peut constituer à une attraction plus ou moins forte sur les militants des minorités régionales, et donc sur ceux du mouvement occitan. Ce travail qui va consister à croiser des sources provenant du PCF et des sources « occitanes », pour l'instant, reste à faire. A part quelques articles, il n'existe pas d'étude d'ampleur sur le sujet. Il devra s'appuyer, d'abord, sur les archives du PCF. Une partie importante de celles-ci sont déposées aux Archives Départementales de Seine-Saint-Denis. Elle pourra être complétée par l'examen de ce qui a pu être déposé par ce parti aux Archives des différents départements de l'espace occitan. Pour la période allant de 1920 à la Seconde Guerre mondiale, ces archives, complétées par les archives parlementaires, vont probablement constituer l'essentiel des sources primaires. Il faudra cependant vérifier ce qui peut être trouvé dans les écrits des félibres de ces années-là. Par contre, en ce qui concerne la période suivante, le dépouillement de la presse occitane et la lecture des correspondances déposées au CIRDÒC à Béziers seront indispensables. Bien sûr, les écrits publiés par les militants occitans de toutes sensibilités constituent également une source incontournable. Il nous faudra recenser la totalité des propositions de loi déposée par les parlementaires communistes en écho aux revendications régionalistes de chaque période. Des entretiens avec des témoins encore vivants de cette histoire qui déjà s'éloigne offriraient évidemment des compléments intéressants. A ce stade, un certain nombre d'hypothèses peuvent déjà être envisagées. Pour expliquer les évolutions des positions du PCF vis-à-vis des revendications nationalitaires : - L'appartenance de classe de ses militants. Durant la première moitié du 20ème siècle, on peut penser que plus proches qu'aujourd'hui des classes populaires (paysans et ouvriers) ils sont particulièrement sensibles au devenir de ces cultures et de ces langues qu'ils parlent quelquefois encore eux-mêmes. - L'intérêt plus ou moins appuyé au principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, selon les périodes, en lien aussi avec les variations des positions et les consignes soviétiques concernant ce principe. - La place assignée au français, comme langue de la nation et comme ciment de son unité. Doit-il être la seule langue officielle ou la langue commune ? - Les positions du PCF peuvent varier en fonction de situations particulières : le cas de l'Alsace-Lorraine après 1914 est envisagé différemment de celui de la Bretagne, de la Corse ou de l'espace occitan par exemple. - Le parti n'est pas homogène. Certains individus, à certains moments, ont joué un rôle en faveur d'un appui (ou non) à certaines revendications régionalistes. Marcel Cachin, André Marty par exemple. - La concurrence entre partis politiques nationaux intervient également quand il s'agit de déposer une proposition de loi concernant l'enseignement de ces langues ou pour réclamer une plus grande autonomie régionale. De même, le mouvement occitan n'est pas non plus homogène. - En ce qui concerne les objectifs à atteindre et le champ revendicatif à privilégier, culturel et linguistique ou/et économique et politique. - Leurs positions concernant le nationalisme et la place de l'espace occitan dans la nation française sont quelquefois violemment opposées. - Certains sont adhérents et militants au PCF, d'autres pas du tout. Et bien sûr les positions vis-à-vis des partis nationaux varient avec l'histoire nationale. La situation apparaît sensiblement différente entre les deux guerres et après 1945. Et certains militants occitans refusent de participer au jeu politique national, ne veulent pas être des succursales des partis « franchimands ». - Parmi les militants occitans également membres de ce parti, les positions concernant l'espace occitan, sa langue, sa culture, sa situation économique et sociale peuvent être différentes, voire opposées. - Les différences entre dialectes occitans, les différences culturelles associées et les traditions sociales et politiques locales peuvent aussi influencer et différencier les militants occitans. Finalement, on peut penser que les rapprochements et les prises de distance entre PCF et mouvement occitan résultent, à chaque moment, d'une interaction particulière entre certains de ces différents facteurs.