ALPROGP L'alpinisme face aux nouveaux risques d'origine glaciaire et périglaciaire
Auteur / Autrice : | Xavier Cailhol |
Direction : | Ludovic Ravanel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Inscription en doctorat le 02/10/2023 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Ingénierie Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnements, Dynamiques et Territoires de la Montagne |
Equipe de recherche : Morphodynamiques |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Avec une forte étendue des éléments de la cryosphère (glaciers, neige et permafrost), la haute montagne compte parmi les milieux physiques les plus affectés par l'élévation des températures de l'air. Elle présente une forte sensibilité au réchauffement climatique qui y est deux à trois fois plus rapide qu'à l'échelle du globe. L'alpinisme décrit comme l' « art de gravir des sommets et des parois en haute montagne en terrain rocheux ou glaciaire » lors de son inscription sur la liste représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l'humanité de l'UNESCO en 2019 apporte une connaissance large des massifs montagneux. Cette activité nécessite une constante adaptation notamment face à de nouveaux processus glaciaires (retrait accéléré des glaciers, fonte des couvertures de glace dans les faces rocheuses raides, déstabilisation de glaciers suspendus, rupture de ponts de neige au-dessus de crevasse, etc.) et périglaciaires (le plus souvent associés à la dégradation du permafrost : éboulements, écroulements et avalanches rocheuses, déstabilisation de terrains sédimentaires en cours de dégel). Le recensement et l'étude d'événements modestes, pourtant de loin les plus fréquents et les plus dangereux pour les alpinistes ne sont pas ou peu abordés et leur compréhension fondamentale reste souvent très lacunaire. Dès lors les alpinistes dans leur pratique constituent des « sentinelles » des effets des changements climatiques qui affectent ces milieux. Ce travail doctoral pluridisciplinaire sera constitué de plusieurs axes de recherche : 1) Le renforcement d'une relation science/pratique et d'une veille préventive face aux évolutions de la haute montagne, notamment au travers d'actions de science participative. L'objectif de cet axe est de définir les évolutions des milieux naturels de montagne et mais surtout comment est-ce que les pratiques et les pratiquants évoluent en lien avec ces changements.; 2) L'alpinisme est une pratique sportive traditionnelle qui se caractérise par une culture partagée, regroupant les connaissances acquises de manière empirique (expérience des alpinistes) et/ou scientifique sur les environnements de haute montagne. Avec l'accélération du réchauffement climatique de nouvelles données doivent être acquises et analysées sur des processus encore presque vierges de recherche pour comprendre leurs dynamiques actuelles et à venir. Cet axe a pour objectif de produire de nouvelles connaissances sur certains processus glaciologiques et géomorphologiques propres à favoriser des actions de sensibilisation sur l'évolution de la haute montagne dans l'optique d'une meilleure connaissance et d'aider les pratiquants à la gestion des risques. 3) Il s'agit enfin, face à ces nouveaux risques de donner des réponses méthodologiques et opérationnelles pour un meilleur accompagnement des pratiquants et de l'activité dans les mutations liés au changement climatique. À travers notamment un accompagnement dans la gestion des risques, avec un objectif de sauvegarde de la pratique. Nous conduirons des travaux autour de la construction sociale des risques émergents en alpinisme liés au changement climatiques. Le travail doctoral fournira ainsi une contribution à la connaissance des nouveaux risques d'origine glaciaire et périglaciaire et à leur gestion par les alpinistes amateurs et professionnels dont certaines modalités pourront également être utiles à la gestion des risques collectifs. Ce travail, ouvre également la porte à l'étude et à l'accompagnement des changements qui opèrent au sein d'une pratique culturelle et sportive dans son adaptation au changement climatique. Les méthodologies issues de ces travaux pourront être à terme employées sur d'autres terrains d'études dans le cadre des adaptations que la société devra mettre en uvre pour répondre aux enjeux climatiques.