Impact des feux intenses sur la chimie de la basse stratosphère
Auteur / Autrice : | Loïc Vieille |
Direction : | Gwenael Berthet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de l'Univers |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2023 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Ecole(s) doctorale(s) : | Energie, Matériaux, Sciences de la Terre et de l'Univers - EMSTU |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de physique et chimie de l'environnement et de l'espace (Orléans ; 2012-...) |
Mots clés
Résumé
Les pyrocumulonimbus créés durant les incendies très intenses de forêt et de tourbières ont la capacité d'injecter des aérosols jusque dans la basse stratosphère comme ce fut le cas durant les incendies australiens en 2009 (Black Saturday), les feux canadiens en 2017, les feux sibériens en 2019 et les incendies du nouvel an australien en 2020. Ces derniers incendies se sont produits du 29 décembre 2019 au 7 janvier 2020 et ont injecté une quantité d'aérosols estimée entre 0,3 et 2,1 millions de tonnes dans la stratosphère jusqu'à une altitude de 32 km grâce au chauffage local créé par l'absorption radiative des aérosols. La réactivité chimique dans la basse stratosphère de ces aérosols carbonés et organiques est encore très mal connue. Durant les feux australiens de 2020 ces aérosols ont été estimés être constitués en masse de 2,5 % de black carbone et de 97,5 % de matières organiques. Il est ainsi admis que les particules de fumée sont constituées d'un mélange interne riche en matière organique volatile et en composés sulfatés. La présence de matières organiques pourrait modifier l'absorption des espèces halogénées voir les taux de réaction et ainsi conduire à une chimie différente de celle des aérosols volcaniques composées d'un mélange d'acide sulfurique et d'eau. Plusieurs études ont également montrées une modification des concentrations d'ozone et des NOx dans la basse stratosphère quelques mois après les incendies. L'ensemble de ces études ne fournit pas encore de consensus sur l'ampleur de l'appauvrissement de l'ozone qui peut attendre plusieurs dizaines de pourcents au sein des vortex de fumée. Les prévisions climatiques prévoient que de tels feux intenses vont devenir de plus en plus fréquents et intenses. Les extinctions optiques de tels feux sont équivalentes à celles mesurées lors d'éruptions modérées comme l'éruption du Calbuco en 2015. Cela a pour conséquence d'engendrer une modification du bilan radiatif de l'atmosphère avec un réchauffement de la stratosphère et un refroidissement de la surface. Durant la thèse nous prévoyons d'étudier les perturbations de la chimie dans la basse stratosphère engendrées par ces méga-feux grâce à un modèle global de chimie-climat et aux données satellites. Les différents feux (forêt, tourbières) pourront être simulés via des facteurs d'émissions ou modélisés par un modèle de surface continentale comme Orchidée. L'altitude d'injection sera validée via des calculs de trajectoires.