La peur de la scène entre émotion et pathologie. L’invention du trac de 1830 à 1880.
Auteur / Autrice : | Martin Barre |
Direction : | Rémy Campos, Céline Frigau Manning |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Arts et langages |
Date : | Inscription en doctorat le 23/10/2023 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Résumé
Loin d’être un sujet propre à notre époque, la peur de la scène est éprouvée bien avant l’apparition même du terme « trac » désignant cet état. L’historiographie des arts du spectacle semble néanmoins l’avoir délaissée jusqu’ici. Pourtant, la presse du XIXe siècle révèle bien que, dès lors que se présente une situation de performance scénique ou musicale, des émotions surgissent et peuvent submerger certains artistes lyriques. Manque d’expérience, problème de santé ou encore rivalité, autant de causes diverses aux conséquences tout aussi variées allant de la perte de mémoire aux couacs jusqu’à des problèmes somatiques plus graves. Ma thèse a pour ambition de sortir de la vision contemporaine du trac, qui en fait une donnée naturelle aux artistes qu’il s’agit ensuite de combattre, pour en explorer l’historicisation et les manières dont celui-ci est ressenti, pensé ou encore combattu à une époque où la médecine s’empare de la question des émotions. Au croisement de l’histoire de la musique et du spectacle, de l’histoire des idées et des sciences médicales, mon travail part de l’hypothèse d’un processus en acte dans les années 1830-1880 : celui d’une pathologisation du trac, où la figure du chanteur occupe une place cruciale.