Etude expérimentale et numérique du comportement chimie-mécanique d'un matériau cimentaire soumis à une dégradation millénaire, application aux ciments hydrauliques romains
Auteur / Autrice : | Fructueux Jésugnon Sohounme |
Direction : | Alexandre Dauzeres |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Inscription en doctorat le 13/11/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences chimiques : molécules, matériaux, instrumentation et biosystèmes |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IRSN Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire |
Equipe de recherche : Unité de recherche pour la radioprotection de l'homme | |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les matériaux cimentaires sont largement utilisés dans l'industrie nucléaire pour le conditionnement et le stockage des déchets radioactifs. Leur simplicité de mise en uvre et leurs propriétés en font la classe de matériaux d'enrobage des déchets la plus répandue, en France comme à l'étranger. Les matériaux cimentaires sont aussi employés comme élément de structure des centres de stockage de déchets (CIGEO, CSA ). Ces matériaux sont soumis à une multitude d'agressions et de perturbations couplées pouvant impacter leurs propriétés chimio-mécaniques : température, chimie du milieu environnant, interaction matrice/déchet, sollicitation mécanique et irradiation. Pour s'assurer de la durabilité à très long terme des colis et des ouvrages en béton, un certain nombre d'études sont lancées régulièrement par l'IRSN. Ainsi lorsqu'une question se pose sur l'impact d'une perturbation, une étude phénoménologique est proposée pour comprendre les potentiels mécanismes de dégradation. A l'issue de cette étude, les mécanismes observés sont théorisés afin de pouvoir être intégrés dans un code de calcul. Le modèle numérique est ensuite validé grâce à une campagne expérimentale dédiée. Et enfin, une modélisation représentative du problème posé à très long terme est réalisée afin d'apporter une réponse aux experts de l'IRSN. Cette approche s'appuie sur l'idée qu'avec une compréhension fine des mécanismes de dégradation à moyen terme, nous sommes capables de modéliser le comportement à long terme. De par la complexité d'obtenir des informations sur un béton centenaire voir millénaire, cette approche est largement employée par la communauté scientifique [13]. La thèse proposée s'attachera à étudier l'écart induit par cette approche en s'intéressant à un matériau cimentaire soumis à une dégradation pendant plusieurs milliers d'années. Les mortier hydrauliques romains ont été largement utilisés à partir de 25 av. JC dans tout le pourtour méditerranéen. Ce liant hydraulique fait d'un mélange de chaux éteintes et de pouzzolanes a permis la construction d'importantes structures portuaires [4,5]. Des reliquats sont encore en place de nos jours immergés dans de l'eau de mer. Cet environnement marin a agressé la matrice cimentaire pendants plusieurs milliers d'années modifiant sensiblement sa minéralogie et sa microstructure [6]. Au travers du projet ROMACON [7], une équipe de chercheurs a travaillé sur l'estimation des formulations d'époques, à partir de textes anciens et de campagnes de caractérisation. Les résultats de ce projet ont démontré notre capacité actuelle à concevoir un mortier hydraulique romain. Un bloc fabriqué durant ce projet est immergé depuis 20 ans dans le port de Brindisi en Italie [8,9]. Dans le cadre de ce projet de thèse, une modélisation basée à très long terme sur une campagne expérimentale solide à moyen terme sera comparée aux résultats de caractérisation de matériaux dégradés anciens. Ces travaux n'ont pas uniquement pour vocation d'améliorer la capacité de modélisation du comportement chimio-mécanique à très long terme des matrices cimentaires : la méthodologie développée pour la caractérisation de matériaux anciens constituera un socle de connaissances important pour des travaux futurs.