Développement d'une méthode de télédétection optique pour le suivi quantitatif de l'extraction de contaminants par la végétation
Auteur / Autrice : | Solofoniaina Andriamihajason |
Direction : | Sophie Fabre, Julien Parelle |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Surfaces et interfaces continentales, Hydrologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2023 |
Etablissement(s) : | Toulouse, ISAE |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ISAE-ONERA PSI Physique Spatiale et Instrumentation |
Equipe de recherche : ONERA/DOTA/SDU2E Département Optique et Techniques Associées |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les friches industrielles sont caractérisées par des typologies variables de contamination et de végétation initiale difficiles à cartographier et posant des enjeux de management ne pouvant pas toujours être gérés avec des techniques traditionnelles (excavation, ). Les solutions basées sur la nature tel que le phytomanagement, offrent un panel de méthodes peu onéreuses, visant à gérer ces sites dans le but de maitriser le flux de contaminants afin de les immobiliser dans le sol ou de les accumuler dans la biomasse. Les essais de phytomanagement combinent des tests sur plusieurs typologies de friches, différentes espèces de plantes, et différents types d'amendement ou de cocultures incluant la dynamisation des micro-organismes du sol. L'ensemble conduit à des dispositifs complexes, de grande envergure et multi-sites, qu'il est difficile et couteux de suivre dans leur globalité. De plus, le management des contaminants par les plantes nécessite de faire des bilans quantitatifs des éléments transitant dans la biomasse afin d'en cerner les domaines applicatifs (phyto-extraction, phyto-stabilisation, valorisation énergétique, services écosystémiques, ). Si le dosage des éléments pas des méthodes de chimie analytique d'échantillons représentatifs reste accessible financièrement et humainement, la transposabilité quantitative à l'échelle d'une plantation, d'une friche, et son évolution temporelle en fonction de l'augmentation en biomasse et des variations saisonnières demeurent inaccessibles. L'accumulation d'éléments dans la biomasse va suivre une cinétique liée à la variabilité saisonnière, à la croissance, à la physiologie, et plus généralement à l'architecture de la plante : les feuilles âgées à croissance lente ou à faible biomasse auront des teneurs en éléments généralement plus élevées que les feuilles jeunes, à croissance rapide ou à forte biomasse (Assad et al. 2016 ; Malabad et al. 2022). Ces caractères structurels et biophysiques impactant la capacité d'accumulation des éléments peuvent être mesurés in situ sur un échantillon représentatif, puis estimés par télédétection optique passive et/ou active par des méthodes statistiques, des algorithmes de machine learning ou l'inversion de modèle physique. En effet, ces dernières années, les technologies de télédétection optique ont démontré leur intérêt pour le suivi de friches industrielles, et notamment la détection et la caractérisation de contamination (Fabre et al. 2020 ; Lassalle et al. 2020 ; Gimenez et al. 2022). Une mesure de la réflectance hyper-(multi-)spectrale, couplée à une mesure in-situ des variables corrélées à la contamination (e.g . biodiversité, état sanitaire de la végétation) peuvent permettre un monitoring soit à haute résolution spatiale (capteurs embarqués sur drones) soit à large emprise (instruments aéroportés ou satellitaires). Une accélération s'est observée ces dernières années avec la mise à disposition des données multispectrales multitemporelles Sentinel 2 (depuis 2016) et en France des données Lidar HD de l'IGN (sites d'études de la thèse couverts) ainsi que la démocratisation de l'uitlisation de caméras optiques passives embarquées sur des drones, ouvrant des opportunités à des champs applicatifs plus fin, et notamment celle du suivi multi-temporel (saisonnier ou pluriannuel) de sites plus petits comme les friches industrielles. L'objectif de la thèse sera donc de mettre en place une méthode de quantificationet de suivi de la contamination de la végétation de friches industrielles à partir de données de télédétection optique passive. La thèse s'articulera autour de 3 axes de travail : - Axe 1 : Profiter de la biodiversité préalablement caractérisée et corrélée à la contamination de friches (Collot et al. en préparation) pour relier cette diversité à des mesures de réflectance à très haute résolution spatiale (acquisitions drone). - Axe 2 : Utiliser des plantations en place pour relier la variabilité biophysique foliaire, la contamination foliaire, et la croissance du peuplement à la contamination et à la réflectance du couvert. L'opportunité d'utiliser les données de Lidar HD de l'IGN sera étudiée. - Axe 3 : D'un point de vue plus exploratoire, il s'agira d'explorer dans quelle mesure différents essais de phytomanagement en place (bio-fertilisation, cultivars, .) auront un impact sur les variables biophysique d'intérêts retenues afin d'estimer si un suivi par télédétection optique à plus large échelle (gestion du changement d'échelle du drone au satellite) peut être envisagé.