Auteur / Autrice : | Edouard Gardella | |
Direction : | Patrice Duran, Daniel Cefaï | |
Type : | Projet de thèse | |
Discipline(s) : | Sociologie | |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2007 | Soutenance le 11/12/2014 |
Etablissement(s) : | Cachan, Ecole normale supérieure | |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences pratiques (1998-2015 ; Cachan, Val-de-Marne) |
Mots clés
Résumé
À partir d’une enquête de terrain sur l’assistance en urgence des personnes sans-abri depuis les années 1980 en France, ce travail esquisse une sociologie politique du temps articulée autour d’un concept : la chronopolitique. Ce concept est né d’entretiens réalisés avec des personnes sans-abri et de l’investigation ethnographique de différents sites sur lesquels l’assistance s’accomplit. La circulation entre divers acteurs et à divers niveaux de l’action publique, ainsi que l’exploitation d’archives administratives et de thèses de médecine, conduit au constat que les perspectives temporelles sont décisives dans la définition et la régulation du sans-abrisme. Les trois parties de la thèse renvoient à trois temporalisations du problème public. La première partie donne à voir l'histoire et les diverses formes prises par la réactivité dans les pratiques d’urgence sociale, entre frénésie saisonnière et vigilance continue. La deuxième partie examine l’organisation du passage de la rue à un hébergement par le prisme des principes et des pratiques de justice distributive, articulées autour des tensions pesant sur la défense et la mise en oeuvre du principe d'inconditionnalité. La troisième partie se concentre sur la durée de séjour en hébergement, très courte dans l'urgence, pour explorer les diverses réactions qu'elle suscite chez les sans-abri, les transformations qu'elle a connues depuis 2007 et quelques conséquences de son allongement sur le travail d'intervention sociale. L’enquête ne se termine pas sur le catastrophisme habituellement associé aux analyses sur « l’urgence » mais sur la mise en question d’un possible droit inconditionnel à habiter.