Rôle de la famille des micro-ARNs 140 et d'autres ARNs non codants dans la Progeria de Hutchinson-Gilford et les syndromes apparentés
Auteur / Autrice : | Léa Toury |
Direction : | Patrice Roll, Elise Kaspi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie-Santé - Spécialité Génétique |
Date : | Inscription en doctorat le 12/07/2021 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : MMG - Marseille Medical Genetics |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La progeria de Hutchinson-Gilford (HGPS) est une maladie génétique rare, aujourd'hui incurable, caractérisée par un vieillissement précoce et accéléré aboutissant au décès des patients vers l'âge de 14 ans (Hennekam et al. 2006). Elle est due à une mutation autosomique dominante de novo du gène LMNA (De Sandre-Giovannoli et al. 2003 ; Eriksson et al. 2003) entraînant l'activation d'un site d'épissage cryptique qui engendre la synthèse d'une protéine nucléaire anormale et toxique, la progérine. Celle-ci s'accumule in vivo au cours du vieillissement des patients et génère des anomalies nucléaires dose-dépendantes, à la fois morphologiques et fonctionnelles, telles que des anomalies de réparation de l'ADN, la dérégulation de l'expression de gènes, associées à un stress oxydant, participant à la sénescence prématurée des cellules. Notre équipe travaille sur la dérégulation des microARNs (miARNs) dans cette maladie (Frankel et al. 2018). Les miARNs sont de petits ARNs non codants d'environ 20 nucléotides régulant l'expression de nombreux gènes cibles. Une 1ère étude de notre équipe a mis en évidence sur des fibroblastes de patients, l'impact de l'accumulation de la progérine sur l'expression de plusieurs miARNs et les conséquences physiopathologiques de la dérégulation de certains d'entre eux. Ces travaux ont objectivé que la surexpression de deux miARNs, le miR-376a-3p et le miR-376b-3p, chez les patients entraînait une diminution de l'autophagie, de la prolifération cellulaire, une modulation du cycle cellulaire et une augmentation de la sénescence (Frankel et al. Aging Cell, révision favorable). Plus récemment, nous avons réalisé une 2nde étude transcriptomique dans le cadre d'un projet financé par l'AFM (Association Française contre les Myopathies), incluant l'étude des miARNs, des ARNm et des lncARNs (longs ARNs non codants) par NGS (séquençage haut débit) à partir de fibroblastes dermiques et de cellules souches mésenchymateuse (MSCs) différenciées à partir de cellules iPS (Cellules souches pluripotentes induites). Grace à cette étude, nous avons identifié plusieurs nouveaux candidats (10 miARNs et 65 lncARNs), dont certains que nous souhaitons évaluer par des études fonctionnelles. En particulier, les miR-140-5p et miR-140-3p, surexprimés dans les fibroblastes de patients, pourraient être des acteurs dans la physiopathologie de ces syndromes en régulant le stress oxydatif, la sénescence, ainsi que la différenciation osseuse et adipocytaire. L'objectif principal de notre étude est d'identifier des voies moléculaires communes dérégulées dans la progeria et les syndromes génétiques apparentés associés ou non à une accumulation de progérine (HGPS-like et Syndrome Progéroïde Atypique), permettant d'envisager à terme de mêmes approches thérapeutiques. Objectifs : Les objectifs de ce projet de thèse sont 1/ à partir de modèles in vitro (fibroblastes dermiques et et cellules différenciées à partir d'iPSCs) et de modèle in vivo (modèle murin HGPS et zebrafish), de réaliser des études fonctionnelles afin de comprendre l'implication de ces miARNs dans la physiopathologie de la progeria et des syndromes apparentés ; 2/ d'évaluer le rôle de lncARNs candidats identifiés comme dérégulés, dans ces syndromes ; 3/ d'évaluer ces ARNs non codants en tant que nouvelles cibles thérapeutiques.