Développement de modèles réduits utilisant la théorie des perturbations pour la quantification des incertitudes en physique des réacteurs.
Auteur / Autrice : | Thibault Sauzedde |
Direction : | Frédéric Nguyen |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences pour l'ingénieur : spécialité Nucléaire de Fission |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences pour l'Ingénieur : Mécanique, Physique, Micro et Nanoélectronique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEA Cadarache - fission (IRESNE) |
Jury : | Président / Présidente : Raphaèle Herbin |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Nguyen, Alain Hebert, Adrien Bidaud, Julien Taforeau | |
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Hebert, Adrien Bidaud |
Mots clés
Résumé
La conception et l'exploitation de réacteurs nucléaires requièrent la réalisation d'études utilisées pour la démonstration de sûreté nucléaire. Dans le domaine de la physique des réacteurs, ces études reposent sur des Outils de Calcul Scientifique qualifiés au sens du guide 28 de l'Autorité de Sûreté Nucléaire. Cette qualification se base sur le processus de Vérification, Validation, Quantification des Incertitudes et Transposition. Dans le cas où nous disposons d'un retour d'expérience conséquent, les phases de Validation et Quantification des Incertitudes peuvent se baser sur la comparaison des résultats de l'Outil de Calcul Scientifique à des mesures. On parle alors de Validation Expérimentale. Cependant, les mesures sont rarement disponibles sur la globalité du domaine d'utilisation. Dans ce cas, il est possible d'étendre le domaine de validation à l'aide de la Validation Numérique. Celle-ci peut se baser sur la propagation des incertitudes provenant des données d'entrée et, éventuellement, sur l'assimilation de données expérimentales. Le nombre de paramètres d'entrée pouvant être élevé, la Validation Numérique nécessite la réalisation d'un grand nombre de calculs proche de la configuration nominale afin de pouvoir calculer des sensibilités. Afin de diminuer la durée de ces calculs et donc des études associées, il est possible d'utiliser la Théorie des Perturbations. L'objectif est de pouvoir accéder à des résultats concernant un cas perturbé sans avoir à résoudre le problème associé. Les méthodes les plus répandues sont celles de la Théorie des Perturbations Standard et de la Théorie des Perturbations Généralisée. Elles sont cependant limitées au calcul d'une unique grandeur d'intérêt. Leur champ d'application est donc réduit aux études où le nombre de paramètres à perturber est très supérieur au nombre de grandeurs d'intérêt. Ce travail de thèse investigue la possibilité d'estimer la perturbation de la nappe de flux neutronique et par conséquent la nappe de puissance en tout point du réacteur lorsqu'un grand nombre de paramètres incertains doivent être propagés. Les méthodes de reconstruction du flux utilisant des bases réduites permettent de répondre à ce besoin. Ces méthodes comportent une phase ''hors ligne'' pour la création de la base réalisée une seule fois et une phase ''en ligne'' pour la reconstruction de la perturbation. Nos travaux s'intéressent aux modèles réduits adjoints qui utilisent la Théorie des Perturbations pour la reconstruction des grandeurs d'intérêt. Dans un premier temps, l'expansion modale a été implémentée afin de reconstruire la nappe de flux de neutrons. Pour la première fois, un état des lieux des forces et des faiblesses de cette méthode a été réalisé. Il a permis de mettre en exergue le problème de complétude de la base des vecteurs propres. Afin de répondre à cette problématique, la méthode Exact-to-Precision Generalized Perturbation Theory a ensuite été mise en uvre et comparée à l'expansion modale. Cela a permis de montrer que l'algorithme de type range finding permet d'approcher plus rapidement le domaine d'intérêt du problème de la diffusion des neutrons que ses modes propres. Un nouveau modèle réduit adjoint a ensuite été développé pour l'équation de Bateman gouvernant l'évolution des concentrations isotopiques. Il permet de remplacer les solveurs classiquement utilisés et se base sur la Théorie des Perturbations en Évolution Découplée. Finalement, les modèles réduits des équations de la diffusion des neutrons et de Bateman ont été couplés afin de modéliser un cycle d'irradiation complet sur un cas réaliste. Cela permet de répondre au besoin de modèles rapides pour la propagation des incertitudes sur la nappe de puissance en évolution et donc à la problématique : comment quantifier efficacement les incertitudes associées à la nappe de puissance d'un cur de réacteur nucléaire lors des phases dirradiation ?