Thèse en cours

Puiser aux sources grecques : enquête sur le Timaeus de Cicéron

FR  |  
EN

Accès à la thèse

AttentionLa soutenance a eu lieu en 2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Jeanne Ravaute
Direction : Sabine LucianiAnne Balansard
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'Antiquité
Date : Soutenance en 2024
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TDMAM - Textes et Documents de la Méditerranée Antique et Médiévale
Jury : Président / Présidente : Thomas BéNATOUïL
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Luciani, Gernot Michael Muller, Sophie Aubert-baillot, Anne Balansard, Carlos LéVY
Rapporteurs / Rapporteuses : Gernot Michael Muller, Sophie Aubert-baillot

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

La présente thèse se propose d’analyser un texte encore peu étudié de Cicéron : le Timaeus. Ouvrage inachevé, le Timaeus se présente sous la forme d’un court prooemium de dialogue philosophique et d’une « traduction » partielle du Timée de Platon, ce qui en fait, encore aujourd’hui, une énigme. Dans la première partie de la thèse, nous tentons de définir le projet cicéronien à partir de la transmission manuscrite (chapitre 1) et du prooemium (chapitre 2). Il en ressort que l’ouvrage que Cicéron avait prévu d’écrire, durant l’été 45, devait se présenter sous la forme d’un dialogue contradictoire mettant en scène un représentant du pythagorisme, Nigidius Figulus, et un représentant du Peripatos, Cratippe de Mytilène. Face à la présence étonnante d’une « traduction » si longue dans un dialogue philosophique, nous faisons l’hypothèse que la discussion devait porter sur les interprétations du Timée, qui a largement divisé les écoles philosophiques, comme l’attestent les références qui y sont faites dans le De natura deorum. C’est pourquoi nous examinons, dans une deuxième partie, la démarche de « traduction » cicéronienne, que nous appelons translatio. Le chapitre 3 interroge les intersections du projet cicéronien entre l’histoire littéraire de Rome et ses affiliations philosophiques, de façon à montrer que sa démarche de translatio est indissociable de la pratique philosophique du doute méthodique. Cicéron, lorsqu’il traduit, « puise » aux sources grecques ce qui sert sa stratégie philosophique et politique. Face à ce constat, nous avons souhaité proposer une méthode d’analyse de la translatio du Timée adaptée à la spécificité du Timaeus. Notre chapitre 4 consiste donc en une double traduction, en français, du Timée de Platon et du Timaeus de Cicéron. Ces traductions de travail servent d’appui à nos analyses du Timaeus : il s’agit de mesurer, par l’intermédiaire du français qui sert ici de tertium comparationis (U. Eco 2006), les écarts entre le texte grec et le texte latin. La troisième partie de la thèse propose, à partir de ce travail de double traduction, une lecture personnelle du Timaeus, fondée sur les hypothèses que nous avons formulées à partir du prooemium. Nous voulons en effet montrer que la translatio cicéronienne sert un double objectif : servir le débat philosophique entre platoniciens et péripatéticiens en soulignant les éléments du Timée qui ont ouvert la voie à la critique aristotélicienne ; et proposer aux Romains des éléments d’une physique et d’une philosophie adaptée à la culture romaine. Le chapitre 5 étudie pour cela l’épistémologie du Timaeus. Le chapitre 6 se penche sur un autre élément largement commenté du Timée : la réception du dieu comme artisan du monde. Enfin, le chapitre 7 se penche sur l’adaptation cicéronienne du rapport entre les astres divins et la philosophie et montre la tentative de définition d’une philosophie proprement romaine par l’Arpinate.