L'ÉPIGRAPHIE ARABE DE LA PIERRE À LA TOILE : Stratégies d'adaptation d'une discipline en mutation
Auteur / Autrice : | Fanny Rauwel |
Direction : | Frédéric Imbert |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Monde arabes,musulman et sémitique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IREMAM - Institut de Recherches et d'Etudes sur les Mondes Arabes et Musulmans |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Depuis la mort du Suisse Max van Berchem, considéré comme fondateur de l'épigraphie arabe, en 1921, des générations d'orientalistes, d'historiens et de de linguistes sont venus enrichir cette science, conduisant à un besoin régulier d'en dresser un bilan afin de mieux ancrer ses pratiques et d'en redéfinir le sens. Aujourd'hui, l'épigraphie constitue une spécialité à part entière, tout en continuant de participer, en tant que discipline annexe, à la réflexion sur les aspects historiques, linguistiques et culturels du monde arabo-musulman. Après l'établissement des principaux corpus urbains, et avec la sécurisation des déplacements sur les routes menant aux sites les plus isolés, en particulier dans les déserts et steppes du Proche-Orient et de la péninsule Arabique, la seconde moitié du XXe siècle a vu s'amorcer un mouvement progressif de la discipline des villes vers ces zones plus reculées, permettant de combler partiellement les interstices de la connaissance épigraphique. La production et la constitution de corpus de textes indispensables à l'élaboration du savoir épigraphique s'est poursuivie tant bien que mal, en louvoyant parfois entre les événements (guerres, soulèvements, révolutions, etc.) qui ont ébranlé la région durant ce siècle. Les deux premières décennies du XXIe siècle ont quant à elles été marquées par l'essor du numérique, tant comme outil pratique au service du chercheur que comme source de connaissance des inscriptions, à travers les publications sur internet, qu'il s'agisse d'études académiques ou de contenus simplement postés sur les blogs et les réseaux sociaux par des amateurs et mis à la disposition du grand public. Si les interactions des spécialistes du patrimoine avec les outils numériques font, depuis les années 2010, l'objet de questionnements et de prospective chez certains chercheurs en sciences humaines et sociales , l'épigraphie et notamment sa branche arabe, discipline à peine centenaire, ne semble pas encore avoir entamé cette réflexion, en particulier dans son rapport au foisonnement des sources. Pourtant, à côté de la mise en ligne, à destination de la communauté scientifique, de plus de 50 000 inscriptions dans le cadre du Thésaurus d'Épigraphie Islamique , émergent de nouveaux acteurs privés, qui mettent en ligne des photographies d'inscriptions accompagnées de commentaires sur des supports éphémères, rencontrant par ailleurs une audience considérable pour un tel sujet. Dans ce contexte, cette thèse propose de dresser un bilan cartographique et épistémologique des transformations passées et présentes de l'épigraphie arabe, et de publier un corpus d'un nouveau type : celui des publications d'un compte Twitter médinois hors du champ académique.