Le droit d'auteur économique
Auteur / Autrice : | Mathilde Marchal |
Direction : | Philippe Mouron |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | En droit spécialité Droit privé |
Date : | Inscription en doctorat le 14/10/2019 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences juridiques et politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LID2MS - Laboratoire Interdisciplinaire De Droit et Mutations Sociales |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La loi du 11 mars 1957 relative à la propriété littéraire et artistique promeut la prééminence de la personnalité de l'auteur, elle met en avant la pyramide traditionnelle des intérêts auteur-exploitant-public avec au sommet le créateur et cela conformément à la tradition humaniste du droit français. Néanmoins, des difficultés émergent depuis les années 1990, avec un développement des enjeux économiques soulevés par les industries culturelles, l'approche personnaliste n'est plus en phase avec cette réalité, de la même manière que cette approche est propre à la France. En effet, l'harmonisation européenne tend à favoriser une approche utilitariste. Ainsi, le droit d'auteur perd de son caractère personnel, et certains principes essentiels se trouvent remis en causes au profit de pratiques proches du copyright. Dans cette perspective, l'évolution des trente dernières années s'est faite à rebours de la tradition personnaliste telle qu'entendue dans la loi du 11 mars 1957. Il semble qu'il y ait une mutation progressive vers un droit dédié à la régulation économique. L'auteur devient un acteur parmi d'autres dont les intérêts ne sont protégés que pour autant qu'ils concourent à la réalisation d'un équilibre global. L'existence d'un droit d'auteur économique implique un détachement inéluctable du droit intellectuel de l'auteur de la personne du créateur, et un déplacement de son centre de gravité au profit de l'uvre. Cependant, cette évolution est à relativiser, la dimension personnaliste restant l'un des piliers essentiels du droit d'auteur français. La recherche se propose ainsi d'étudier comment cette dimension se trouve remise en cause par une approche plus économique du droit d'auteur, et dans quelle mesure l'équilibre précité entre les intérêts de l'auteur, des exploitants et du public pourrait être maintenu.