Femmes à l'ouvrage : enseignements pratiques, formation professionnelle et quotidiens féminins en situation coloniale (Algérie et Tunisie, années 1870-1950)
Auteur / Autrice : | Mélina Joyeux |
Direction : | Karima Direche, Pierre Vermeren |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2019 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Temps, Espaces, Langages - Europe Méridionale, Méditerranée |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Sous la colonisation française, les efforts de scolarisation des enfants musulman·es sont demeurés très limités en Algérie et en Tunisie. Les écoles et les uvres de charité pour filles ont surtout misé sur des enseignements pratiques, artisanaux et ménagers (travaux d'aiguille, tissage, vannerie, cuisine, etc.), que les autorités coloniales et les congrégations missionnaires jugeaient plus en adéquation avec la place des femmes dans les sociétés colonisées. Cette thèse étudie ces enseignements, dispensés au sein d'institutions diverses (écoles primaires, ouvroirs, écoles ménagères, centres de formation professionnelle et d'artisanat). Elle interroge leur réappropriation par les femmes algériennes et tunisiennes, leurs conséquences sur la culture matérielle, le travail et la place des femmes au sein des structures familiales et sociales, mais aussi les normes et rôles de genre dont ils sont porteurs. L'analyse se concentre plus spécifiquement sur les uvres d'une congrégation catholique féminine, les Surs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique (Surs blanches). Leurs archives largement inédites, croisées avec les sources de l'administration coloniale, la littérature ethnographique et quelques témoignages, permettent d'éclairer les interactions quotidiennes entre religieuses et populations locales, les mutations de l'artisanat colonial et les conditions d'émergence d'un travail féminin salarié.