Thèse en cours

L'architecture de la folie en ville aux 20ème et 21ème siècles. L'Institution Psychiatrique face à une aporie médicale et spatiale.

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Auteur / Autrice : Anne-Claire Galle
Direction : René BorrueySevero Donato
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Architecture
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2020
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille

Mots clés

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Résumé

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A travers l'histoire, l'architecture et le soin de la folie furent dans un premier temps pensés à travers l'enfermement, l'isolement et la sécurisation. Mais depuis la naissance du mouvement Aliéniste au 18ème siècle, puis plus tard la Circulaire du 15 mars 1960, psychiatrie et architecture se sont vues progressivement confrontées à un paradoxe : comment parvenir à associer, conjuguer à la fois fermeture et ouverture, soin et déstigmatisation, protection et resociabilisation ? Dans la lignée de la sectorisation et la psychothérapie institutionnelle, aujourd'hui, les lieux du soin de la folie en ville ont différentes formes et échelles de spatialisations : les hôpitaux psychiatriques, des services de psychiatrie intégrés dans les hôpitaux généraux, les espaces dédiés à la «psychiatrie de secteurs», les appartements dits «thérapeutiques» et enfin la dissémination des lieux privés du «soin à domicile». La diversité de ces espaces du soin, de ces différents maillons de prise en charge sont révélateurs du désir d'ouverture sur la vi(ll)e et de ce fait de ce paradoxe qui se présente comme une « aporie » à la fois spatiale et médicale. Ainsi, l'ensemble de ces observations nous ont amené à cette question : comment l'architecture des hôpitaux psychiatriques aux 20ème et 21ème siècles, confrontée directement à ce paradoxe, est venue et vient réinterroger les institutions psychiatriques anciennes en façonnant de nouveaux dispositifs architecturaux, en phase avec l'évolution de la discipline psychiatrique, de l'architecture et de la société ? Il semblerait que dans les échanges entre les deux disciplines il existerait en quelque sorte un « médiateur » jouant un rôle d'opérateur à la fois spatial et médical : l'analogie. En interrogeant par l'analyse ce concept apparaît la possibilité d'éclairer et d'interpréter l'évolution de l'architecture hospitalière psychiatrique en dialogue étroit avec l'approche et les théories médicales. La partie principale de cette analyse portera sur l'étude de certains projets d'hôpitaux psychiatriques généraux dans la région PACA, qui se révèle être un territoire particulièrement riche au regard du sujet, car théâtre de plusieurs expérimentations de premier plan en matière de projets hospitaliers psychiatriques :le centre hospitalier de Montfavet dans le Vaucluse, le centre hospitalier Edouard Toulouse (1954) et le Pôle psychiatrique de la Conception (2007), chacun étant démonstratif de quatre périodes majeures dans l'histoire de la psychiatrie, de quatre formes architecturales remarquables dans la prise en charge de la folie et de différentes formes d'analogies. Nous nous intéresserons également au projet du Centre de soins et de consultations à Metz Queuleu réalisé par l'agence Richter Architectes&Associés en 2017. L'étude de ce projet remarquable récompensé vient s'avérer pertinente à la fois par l'incarnation d'une échelle de prise en charge du soin psychiatrique différente de celles évoquées précédemment à travers les autres exemples d'hôpitaux généraux psychiatriques de la région PACA, par sa situation géographique et surtout par la mise en oeuvre d'une autre forme de figure analogique : la maison. Ce dernier exemple permet de montrer l'ouverture potentielle du travail de l'analogie en architecture hospitalière psychiatrique pour d'autres échelles de projets et pour d'autres formes dans la spatialisation du '' pendre soin'' en France. Cette recherche aura comme hypothèse la capacité de l'analogie à constituer un outil d'analyse susceptible de contribuer à dépasser « l'aporie » et à transformer ce paradoxe en solutions architecturales. Cette recherche entend pleinement s'inscrire dans le cadre des enjeux et des réflexions actuelles sur les grandes questions de bien être et de santé publique.