Les conséquences socio-démographiques des politiques de rénovation urbaine menées par l'Etat dans les quartiers populaires du centre-nord de Marseille
Auteur / Autrice : | Emile Duflot |
Direction : | Valérie Golaz, Vincent Laperriere |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Démographie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LPED - Laboratoire Population Environnement Développement |
Mots clés
Résumé
Des rénovations de quartiers sont en cours et en projet à Marseille. L'Opération d'Intérêt National Euroméditerranée, déjà très étendu, doit se poursuivre vers les quartiers périphériques les plus pauvres au nord ; on peut également noter les projets de plus ou moins grande ampleur « Quartiers libres » entre la gare Saint-Charles et le quartier paupérisé de Belle-de-Mai ou encore celui de l'îlot Flammarion qui jouxte le palais Longchamp. De nombreuses études ont déjà été réalisées sur le sujet de la gentrification, en particulier sur la rue de la République (Fournier, Mazzella, 2004 ; Lacoste, Richard, 2008 ; Borja, Manry, Galmot, Derain, 2010). En revanche, la question essentielle du relogement des ménages qui ont été amenés à quitter ces quartiers n'a pas été suffisamment investie par les acteurs politiques, les urbanistes et les chercheurs. Même si les conséquences sociales des réhabilitations en ce qui concerne le relogement sont identifiées, peu de travaux portent véritablement sur le devenir des populations qui vivaient dans ces quartiers avant les rénovations et qui peuvent avoir été reléguées sur le plan de l'habitat (Jourdan, 2008). On peut alors s'interroger sur les conséquences socio-économiques et démographiques de tels processus urbains. Ces projets d'urbanisme aggraveront-ils la paupérisation d'autres quartiers ? Si certains quartiers du centre-ville deviennent inaccessibles aux ménages les plus pauvres, les « quartiers nord » les plus éloignés, selon l'expression consacrée pour désigner les quartiers les plus « populaires » de la ville, deviendront-ils une destination privilégiée pour les habitants délogés ? Certains quartiers du centre, non réhabilités, vont-ils accueillir une partie des populations reléguées, accentuant la densification et la paupérisation de ces espaces urbains ? La ségrégation nord/sud dont Marseille est déjà victime en termes de cohésion sociale va-t-elle s'atténuer ou s'accentuer ? Y a-t-il un risque de voir l'isolement des populations vivant dans les quartiers défavorisés encore augmenter par rapport au reste de la ville ? Ce projet de thèse de doctorat vise donc à déterminer de quelle manière les mouvements résidentiels de population résultant des rénovations urbaines et de la gentrification du grand centre-ville s'inscrivent spatialement dans les autres quartiers de la ville et impactent leurs caractéristiques démographiques et socio-économiques.