Les Écoles d'enfants de troupe « indigènes » dans l'Empire colonial français : l'Indochine, exception impériale ?

Military schools for natives of the French colonial Empire: French Indochina, an imperial exception?

• Auteur / Autrice : Violette Dolin
• Direction : Philippe Le failler
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
• Etablissement(s) : Aix-Marseille
• Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRASIA - Institut de Recherche sur les études Asiatiques

Mots clés

Mots clés libres

Colonisation

Armée

Enseignement

Indochine

Colonization

Army

Education

Indochina

Résumé

Cette thèse propose une analyse du rôle de l'armée dans l'enseignement scolaire mis en place dans les colonies françaises, à travers le cas des écoles d'enfants de troupe, à partir du début du XXème siècle jusqu'aux décolonisations. Elle se situe dans le prolongement d'une réflexion sur la question métisse en Indochine. L'armée française prend en charge le seul établissement scolaire qui est réservé à la catégorie sociale des « Eurasiens » : l'école d'enfants de troupe de Dalat. Les élèves y reçoivent une instruction générale doublée d'une instruction militaire, théorique dans un premier temps puis pratique à partir de leurs dix-sept ans. A l'issue de leur scolarité, ils doivent contracter un engagement de cinq ans dans l'armée française, qu'ils intègrent en tant que sous-officier. L'école de Dalat n'est pas la seule institution de ce type, et sa création apparait même assez tardive comparée aux autres écoles d'enfants de troupe en Indochine. En revanche, ces dernières sont toutes exclusivement réservées aux enfants des soldats « indigènes » de l'armée coloniale française. Cette thèse entend donc comparer les pratiques des différentes écoles en fonction de l'origine des élèves mais aussi de leur localisation. Ainsi, elle s'inscrit dans une histoire globale de l'Empire colonial français dans lequel de nombreuses écoles similaires ont été mises en place, de l'Indochine à l'Algérie en passant par Madagascar ou encore l'AOF et l'AEF. Cette thèse se situe donc dans une perspective d'histoire sociale de l'armée dans le contexte spécifique de la colonisation française.

This thesis engages a reflection on the army's role in the education of natives of the French colonial Empire from the beginning of the twentieth century to the decolonization. It comes after an analysis of the place of mixed-race children in Indochina. The French army took charge of the only educational institution exclusively dedicated to the children of French soldiers with Vietnamese women, called “Eurasiens”, created in Dalat in 1939. The students received a general instruction simultaneously with a military instruction, first theorical, then practical at 17. At the end of their schooling, they had to contract an engagement of five years in the French army. The school of Dalat was not the only education institution under the army's responsibility and was in fact created late compared to others. However, those were exclusively dedicated to the education of children of native soldiers of the colonial French army. This thesis compares the different educational practices put in place in those schools depending on student's origins and their localization in the French colonial Empire. Thereby, it takes place in a global history of the French colonial Empire where several similar schools were created, from Indochina to Algeria, by way of Madagascar and also in French Equatorial Africa and French Occidental Africa.