Autoreprésentation et souveraineté visuelle dans le cinéma amérindien des États-Unis et du Canada
Auteur / Autrice : | Georges De medts |
Direction : | Sébastien Lefait |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Etudes anglophones |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LERMA - Laboratoire d'Etude et de Recherche du Monde Anglophone |
Jury : | Président / Présidente : Thierry Roche |
Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Lefait, Deborah Madsen, Anne Garrait-bourrier, Lionel Larré | |
Rapporteur / Rapporteuse : Deborah Madsen, Anne Garrait-bourrier |
Résumé
En prenant le contrôle des dispositifs cinématographiques, les artistes amérindiens sopposent aux représentations stéréotypées de lAutochtone véhiculées depuis cent ans sur le grand écran et proposent leur propre image et narration de manière souveraine. À travers lautoreprésentation, les réalisateurs diversifient les expressions créatives et construisent de nouvelles formes de souveraineté qui participent aux débats contemporains sur lidentité amérindienne, la souveraineté tribale et la continuité culturelle. Par le biais dun contrôle plus important des représentations de populations minorisées, la souveraineté visuelle rend possible la remise en question de certaines formes dhégémonie culturelle et devient une stratégie centrale de décolonisation qui peut permettre de définir et dinterpréter lamérindianité. Pour comprendre comment cette stratégie opère, à travers lanalyse de dix films de fiction écrits et réalisés par des auteurs amérindiens, et dans une approche interdisciplinaire, cette thèse évalue la capacité de réalisateurs amérindiens à acquérir la souveraineté visuelle afin de proposer des modèles identitaires à travers lautoreprésentation dans une visée de déconstruction des dynamiques de victimisation, dhomogénéisation ou de déshumanisation toujours omniprésentes dans les discours et les médias dominants, mais aussi de construction ou reconstruction communautaire qui comprend la revitalisation culturelle et laffirmation de soi. Dans leurs films, les cinéastes souhaitent valoriser un présent défini par la prise de parole et le travail de mémoire, indispensables pour la construction de lavenir. Nous nous interrogerons sur la manière dont la souveraineté visuelle est construite afin doffrir un terrain dexploration et de réflexion sur le présent, héritier dun passé complexe marqué par le colonialisme, lassimilation et lacculturation forcées et par loubli imposé. Avec leurs films, les artistes cherchent à constituer un site de visibilisation, de réappropriation de langues et de traditions ancestrales et dun héritage culturel dont les communautés autochtones ont été dépossédées, mais aussi de leur propre corporéité, qui a longtemps constitué un objet de domination, voire dannihilation coloniale. Par conséquent, létude de lautoreprésentation permet de comprendre comment les cinéastes amérindiens voient leur responsabilité dartistes dans la représentation culturelle et comment leur travail sinscrit dans lactivisme centré sur lidentité culturelle amérindienne afin de répondre aux réorientations sociales cruciales que le cinéma et lart mettent en uvre.