Le don dans la culture européenne de la Renaissance. Analyse politique et culturelle d'une pratique sociale dans les correspondances littéraires italiennes au XVIe siècle.
Auteur / Autrice : | Laura Ciffolillo |
Direction : | Raffaele Ruggiero, Emilio Russo, Lorenzo Bartoli |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | LANGUES, LITTERATURES ET CIVILISATIONS ROMANES :Etudes italiennes |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille en cotutelle avec « La Sapienza » Università di Roma |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CAER - Centre Aixois d'Etudes Romanes |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Cette recherche doctorale vise à étudier le thème du don dans la littérature et les arts à l'époque de la Renaissance. Le projet vise à montrer la centralité du don dans la culture de la Renaissance dans les processus de représentation et de légitimation du pouvoir et comme fondement de civilisation. L'objectif est d'étudier le rôle du don dans la culture européenne de la Renaissance à partir de sa narration. Des personnalités du XVIe siècle, des hommes de lettres influents, des artistes illustres et des hommes politiques de premier plan fourniront les textes et les contextes de l'étude, dans la mesure où ils ont explicité les relations de gratitude ou fourni des preuves écrites d'échanges de dons. Notre corpus sera constitué par les correspondances littéraires d'écrivains et peintres célèbres comme Pietro Aretino, Titien, El Greco, Rubens, Baldassarre Castiglione, Giusto Lipsio, Giambattista Marino et les traités de Giorgio Vasari, Paolo Giovio et Federico Zuccari, dans lesquelles les relations de gratitude et les témoignages de dons artistiques, qui n'ont été que partiellement étudiés, sont évidents et jouent un rôle significatif. Plus précisément, le projet vise à retracer les attestations littéraires de dons artistiques au XVIe siècle et se propose de le faire à travers l'analyse d'un genre en vogue au cours du siècle : les « carte messaggiere »,1 telles qu'elles sont définies par Amedeo Quondam, un phénomène littéraire et éditorial nouveau et caractéristique du siècle (le livre-recueil de correspondances), très étudié d'un point de vue linguistique et historique, mais pas encore ses implications culturelles et sociales concernant les pratiques du don. Elles apparaissent pourtant d'une importance fondamentale pour l'étude des circuits du don « par l'ampleur des relations et des rapports personnels dont il était l'expression »,puisque la lettre est une « trace authentique, c'est-à-dire la trace d'une expérience, qu'elle soit documentée ou imaginée dans un espace fictionnel ».Il s'agit donc d'une constellation d'écrits, qui sera le noyau thématique de notre projet, où apparaît la centralité des pratiques du don et la manière dont elles sont devenues un instrument plus ou moins explicite de légitimation du pouvoir. Parallèlement à des profondes réflexions théoriques sur l'art, parfois même polémiques, ces écrits nous donnent une image claire de la construction de valeurs et murs fondamentales dans la culture européenne et ils permettent de réfléchir à la diffusion continentale de la tradition du classicisme italien : le don a avant tout des racines classiques et c'est la culture italienne de la Renaissance, avec ses modèles classiques, qui a diffusé les paradigmes comportementaux dans toute l'Europe. Les lettres imprimées jouent à cet égard un rôle de premier plan, précisément au moment de la plus grande crise politique de la structure étatique de la péninsule.