Formation des bulbes et effondrement du gaz par fusion de galaxies et instabilité de disque
Auteur / Autrice : | Nathan Meagher |
Direction : | Andrea Cattaneo, Gary Mamon |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Astronomie et Astrophysique |
Date : | Inscription en doctorat le 30/09/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Institut d'Astrophysique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d’étude du rayonnement et de la matière en astrophysique et atmosphères (Paris ; 2002-2024) |
établissement opérateur d'inscription : Observatoire de Paris (1667-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La classification morphologique de Hubble est aussi ancienne que la découverte des galaxies elle-même, mais acquiert une nouvelle pertinence maintenant que le télescope spatial James Webb (JWST) commence à dévoiler à quoi ressemblaient les galaxies lorsque l'Univers n'avait que 0,5 à 2,2 milliards d'années (Kartalpepe et al. 2023, Robertson et al. 2023). Une galaxie spirale peut être décrite comme la somme de deux composants : un disque plat et un bulbe central. La séquence de Hubble est une séquence de proéminence croissante du bulbe des galaxies irrégulières, qui n'ont pas de bulbe, aux galaxies elliptiques, où le bulbe est la galaxie entière. C'est aussi une séquence évolutive. Toutes les galaxies commencent comme des disques et évoluent le long de la séquence de Hubble à mesure qu'elles vieillissent. Des décennies de simulations numériques ont montré deux mécanismes de formation des bulbes : les instabilités de disque dans les galaxies isolées et les fusions de galaxies. Le problème est que les simulations à haute résolution utilisées pour étudier la dynamique des galaxies individuelles ou des paires manquent des statistiques nécessaires pour évaluer la fréquence des configurations simulées, tandis que les simulations d'un volume cosmique suffisamment grand pour être représentatif de l'Univers manquent généralement de la résolution requise pour suivre les processus dynamiques tels que les instabilités du disque. Ce n'est que récemment que des simulations telles que Illustris TNG50 (Pillepich et al. 2019) sont devenues disponibles, où le volume de calcul est suffisamment grand pour contenir une centaine d'analogues de la Voie lactée, mais aussi où la résolution est suffisamment bonne pour résoudre leur longueur d'échelle verticale. Nous proposons d'utiliser TNG50 pour étudier comment plusieurs indicateurs morphologiques, tels que le rapport B/T entre la masse du bulbe et la masse stellaire totale ou la densité surfacique moyenne Σ1 dans le kiloparsec central, évoluent avec la masse stellaire M* dans les galaxies qui ont connu des fusions récentes et les galaxies qui ne l'ont pas fait. Les bulbes formés par les fusions et les bulbes formés par instabilité de disque peuplent-ils différentes régions des diagrammes B/T vs. M* et Σ1 vs. M* ? Ces différences pourraient-elles être utilisées pour faire la distinction entre les bulbes formés par des fusions et les bulbes formés par des instabilités de disque dans des galaxies lointaines, où la qualité de l'image n'est pas assez bonne pour révéler les traits caractéristiques des restes de fusion ou des bulbes formés via des instabilités de disque ? Un sujet particulièrement controversé est dans quelles conditions un disque deviendrait instable et développerait un pseudo-bulbe. Si les disques sont instables lorsque leur auto-gravité est importante, alors B/T devrait augmenter avec le rapport entre la masse du disque et la masse dynamique totale à l'intérieur de celui ci (Efstathiou et al. 1982, Devergne et al. 2021). TNG50 confirme-t-il cette attente ? Lorsque des fusions sont détectées, qu'arrive-t-il aux étoiles dans les disques et les bulbes des galaxies fusionnantes ? Hopkins et al. (2009) et Kannan et al. (2015) ont tenté de répondre à cette question en fonction des paramètres de fusion. Dans ce projet de thèse, nous recherchons une réponse statistique prenant en compte les probabilités de différentes configurations de fusions. Ce que fait le gaz est tout aussi important, sinon plus. Les fusions ont un rôle bien établi dans l'acheminement du gaz vers la région centrale, alimentant les sursauts de formation stellaire et la croissance des trous noirs supermassifs (Barnes & Hernquist 1996, Hopkins et al. 2006). Qu'en est-il des instabilités de disque ? Peut-on établir une relation entre la croissance de B/T, la croissance de Σ1, et la masse de gaz qui afflue dans la région centrale ? Peret et al. (2014) et Fensch et al. (2017) ont suggéré que les fusions à décalage vers le rouge élevé ne font pas augmenter significativement le taux de formation d'étoiles parce que les galaxies à décalage vers le rouge élevé ont déjà des taux de formation d'étoiles élevés et l'efficacité de la formation d'étoiles a atteint une valeur de saturation. Cela pourrait-il également s'appliquer au taux auquel le gaz tombe dans la région centrale ? Ce ne sont que quelques questions. L'étudiant(e) qui se lancera dans ce projet passionnant ajoutera sans aucun doute les siennes à la liste. Le JWST ouvre une nouvelle ère passionnante où l'évolution morphologique des galaxies est pour la première fois sous nos yeux depuis les premiers 500 millions d'années après le Big Bang. Ce projet offre la perspective de rejoindre l'effort de compréhension. Le candidat ou la candidate retenu(e) aura une solide formation en physique aussi bien que d'excellentes compétences en programmation en python. Des connaissances en astrophysique seront très appréciées. Il en va de même pour la capacité d'écrire efficacement en anglais. Avant tout, on recherche un esprit curieux qui est prêt à proposer et à explorer de nouvelles idées.