Impact d'une ingestion alimentaire chronique des insecticides à base de Bacillus thuringiensis sur l'environnement intestinal et la susceptibilité aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin
Auteur / Autrice : | Jade Finkelstein |
Direction : | Raphaël Rousset |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Immunologie et Microbiologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/01/2024 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Sophia Agrobiotech (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes) |
Equipe de recherche : Bioinsecticides, Environnement et Santé |
Mots clés
Résumé
Bacillus thuringiensis (Bt), bactérie Gram positif sporulante, est le principal insecticide microbien utilisé en agriculture biologique et conventionnelle. L'ingestion de produits commerciaux Bt, composés de spores et de cristaux de toxines entomopathogènes (toxines Cry), tuent les ravageurs cibles tels que les lépidoptères et les coléoptères en détruisant leur épithélium intestinal. Bien que des études aient montré l'innocuité des spores Bt et de ses toxines pour les organismes non-susceptibles sur une courte période d'exposition, les effets indésirables potentiels d'une ingestion chronique des produits Bt n'ont pas été étudiés. La population microbienne colonisant l'intestin joue un rôle central sur le risque de développer une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI), et des travaux récents démontrent l'importance de prendre en compte le microbiote intestinal dans les études toxicologiques. De plus, Bt appartient au groupe Bacillus cereus qui est responsable d'intoxications alimentaires chez l'homme. Il apparait ainsi important d'examiner l'impact chronique de l'ingestion de produits Bt sur les MICI, ce qu'aucune étude n'a fait jusqu'à présent. Mon projet de thèse vise à évaluer l'environnement intestinal et la susceptibilité aux MICI liés à l'ingestion chronique des insecticides Bt, en utilisant deux modèles d'études complémentaires, la drosophile et la souris. La drosophile permettra d'évaluer l'impact des insecticides Bt sur la santé des insectes, qui représentent 85% de la biodiversité animale. De plus, la conservation de la physiologie intestinale entre la drosophile et les vertébrés facilitera le transfert des connaissances vers la souris, qui est un modèle préclinique. Nos travaux, s'ils révèlent un effet nocif, permettront de déterminer les mesures sanitaires à mettre en place afin de prévenir l'exposition des consommateurs, comme l'allongement du délai avant récolte ou le lavage approfondi des fruits et légumes traités par Bt.