Thèse en cours

Les groupements de sociétés en agriculture : entre ordre public agricole et libéralisme sociétaire

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Auteur / Autrice : Victoria Lucke-vicchio
Direction : Christine Lebel
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2023
Etablissement(s) : Besançon, Université Marie et Louis Pasteur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit, Gestion, Economie et Politique (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches Juridiques de l'Université de Franche-Comté
établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)

Résumé

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Le monde agricole français voit inéluctablement son visage changer. Les données du recensement agricole mené en 2020 sont édifiantes. Comment conserver une agriculture de type familiale, faisant face au changement climatique et relevant le défi de la souveraineté alimentaire, tenant compte de l'enjeux du renouvellement des générations d'agriculteurs ? Voilà à quels types de questionnements insolubles le législateur se doit de répondre. Dans ce contexte, le présent travail offre d'examiner l'outil dit des “groupements de sociétés”. Tenant compte de l'absence de définition juridique de cette notion, il est proposé de les envisager comme l'écosystème sociétaire auquel l'agriculteur moderne appartient. En effet, le recours à la forme sociétaire ne cesse de croître, apportant des avantages en termes de gestion stratégique et patrimoniale. Ces structures permettent aux agriculteurs de mieux affronter les défis qui se présentent à eux. Si le modèle sociétaire n'est pas problématique en soi, il convient de relever qu'il fait l'objet de nombreuses inquiétudes que ce soit de la part d'une partie du monde agricole ou de la société civile. Cependant, les groupements de sociétés représentent de nombreuses réalités, que ce soit à travers la multitudes de formes sociétaires utilisées, leurs tailles variées ou le fait qu'elles soient, ou non, structurées juridiquement via des holdings. Il est donc inéquitable de juger indifféremment ces structures protéiformes. Naturellement, l'agrandissement des exploitations pouvant survenir de l'utilisation de ces formes sociétaires, suscite des préoccupations telles que l'enjeux de l'accès au foncier, l'accaparement des terres, les difficultés d'installation pour les jeunes agriculteurs, etc. En effet, la liberté d'entreprendre et la liberté contractuelle incarnées par ces structures peuvent sembler dissonantes tant l'activité agricole est réglementée. Toutefois, les groupements de sociétés peuvent également être envisagés comme des structures hybrides, servant à la fois des intérêts privés - tels que la valorisation du patrimoine, et des intérêts communs - accompagner la transition agroécologique et attirer de nouveaux acteurs dans le monde agricole. Ainsi, ce travail s'attache à étudier les groupements de sociétés en tant qu'écosystème sociétaire, analysant les tensions qu'ils suscitent entre liberté d'entreprendre et exigences de l'ordre public agricole. La présente thèse propose donc de démontrer que les groupements de sociétés, par leur hybridité juridique, constituent un outil fondamental au service de la résilience agricole, tout en suscitant des besoins d'encadrement spécifique pour prévenir les dérives potentielles, garantissant ainsi leur contribution positive à la pérennité et à la vitalité du secteur agricole.