Les nouveaux modèles de sobriété : de la consommation sobre aux business models sobres
Auteur / Autrice : | Benjamin Combes |
Direction : | Franck Aggeri, Valérie Guillard |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale SDOSE (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Gestion Scientifique |
établissement opérateur d'inscription : Mines Paris-PSL |
Mots clés
Résumé
La croissance des activités humaines conduit au dépassement progressif des capacités du système Terre à les soutenir sur le long terme (Rockström et al., 2009). D'autre part, cette croissance ne conduit pas à une amélioration de la qualité de vie au-delà d'un certain seuil (Easterlin, 1974). Dans ce contexte, le phénomène de sobriété que nous comprenons comme une réduction nette de la production et de la consommation s'est progressivement diffusé dans les discours et les pratiques des entreprises, des pouvoirs publics et des consommateurs. Sa généalogie peut être remontée jusqu'à Aristote, en passant par Ivan Illich et Thomas d'Aquin, mais son émergence suscite un débat continuellement renouvelé, car la notion de sobriété interroge nos comportements de consommation et notre idée du bien-être. Elle questionne aussi nos modèles économiques et notre conception de l'équité. Le paradigme économique actuel considère la quête de l'abondance matérielle comme un trait inhérent à l'être humain. Il en découle que la sobriété lui serait intrinsèquement contre-nature. Pourtant, nos recherches mettent en évidence des comportements et des modèles d'entreprises illustrant une démarche de sobriété volontaire. Afin de comprendre ce phénomène, nous mobilisons les champs de la psychologie du consommateur et de la théorie des organisations pour répondre aux questions suivantes : Si la santé économique des entreprises tient à leur capacité à augmenter d'année en année leur production et leurs ventes, comment certaines prospèrent-elles avec une politique de sobriété volontaire ? Si la consommation ostentatoire est un trait naturel et une source de satisfaction, dans quelle mesure un mode de vie et des choix de consommation sobres impactent-ils le bien-être et la qualité de vie ? Enfin, par quels modèles la sobriété côté consommateurs peut-elle s'articuler avec la sobriété côté producteurs ? Pour répondre à ces questions, la thèse s'appuie sur un travail d'enquête qualitative auprès des entreprises, des consommateurs et de leurs intermédiaires. Nous avons choisi de concentrer nos recherches sur le secteur de l'électronique, dont l'accès nous est facilité par la Chaire Mines Urbaines qui finance cette thèse, ainsi que sur les pratiques liées à l'hygiène et à la propreté, emblématiques des tensions suscitées par la sobriété dans la consommation.