Caractérisation et rôle des cellules myéloides pro-tumorales dans les cancers bronchiques non à petites cellules. Microenvironnement circulant et métastases
Auteur / Autrice : | Mathilde Madery |
Direction : | Nicolas Larmonier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie du cancer |
Date : | Inscription en doctorat le 15/11/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Immunologie Conceptuelle, Expérimentale et Translationnelle |
Equipe de recherche : Immunology of cancer and inflammatory diseases |
Mots clés
Résumé
Depuis plusieurs années les succès cliniques de plusieurs immunothérapies anti-tumorales telles que les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (anti-PD1, anti-CTLA4 par exemple) ou les lymphocytes T CAR génétiquement modifiés, ont révolutionné le traitement des cancers et la prise en charge des patients en oncologie. Le but de ces approches est de stimuler, d'induire ou de restaurer les mécanismes de l'immunité anti-tumorale protectrice conduisant à la reconnaissance et à l'élimination spécifique des cellules tumorales. Cependant, même si des réponses cliniques et des rémissions complètes à long terme ont été être obtenues dans plusieurs types de cancers, beaucoup de patients ne répondent pas, répondent peu ou développent des effets secondaires majeurs imposant un arrêt du traitement. L'échappement des cancers aux mécanismes de l'immunité anti-tumorale protectrice dépend notamment de la mise en place d'un environnement immunosuppressif. Ces mécanismes d'échappement représentent l'un des obstacles aux immunothérapies. Une meilleure compréhension de ces phénomènes d'immunosuppression et l'identification de stratégies permettant de les contourner sont donc essentiels dans le domaine de l'immunothérapie des cancers. Dans ce contexte, plusieurs populations immunitaires pro-tumorales ont été identifiées, dont les lymphocytes T régulateurs (Treg), les macrophages pro-tumoraux et les cellules myéloïdes immunosuppressives (MDSC). Les MDSCs représentent elles-mêmes une population extrêmement hétérogène de cellules myéloïdes capables d'inhiber les réponses anti-tumorales à différents niveaux. Au-delà de leurs activités immunosuppressives, les cellules myéloides suppressives peuvent favoriser le processus métastatique et contribuent à la résistance aux thérapies et à la dissémination métastatique. Elle pourraient s'associer au cellules tumorales circulantes et favoriser leur survie et leur capacité à initier des métastases. La maladie métastatique est une cause principale, donc un des problèmes majeurs, dans la prise en charge des patients. Le processus métastatique dépend de cellules particulières, les cellules tumorales circulantes (CTC), dont seules certaines d'entre elles, (les cellules initiatrices de métastases, MIC, présentant des caractéristiques de cellules souches, CSC) sont capables d'initier des métastases. La notion que ces cellules tumorales ne « voyagent » pas seules dans la circulation, mais peuvent s'associer sous forme de clusters à une (ou des) composante(s) immunitaire(s) est très récente. Ce « microenvironnement tumoral circulant » (par analogie au microenvironnement tumoral primaire) semble extrêmement complexe ; les interactions réciproques entre CTC et cellules immunitaires au sein de ce microenvironnement tumoral circulant pourraient possiblement contrôler le phénomène métastatique. Ces dernières années notre équipe s'est focalisée sur la caractérisation de l'environnement myéloide suppressif dans les cancers du poumon non à petite cellules. Le projet proposé s'inscrit dans cette continuité et aura pour objectifs : 1) De caractériser et de déterminer le profil fonctionnel de différentes sous-populations de cellules myéloides suppressives infiltrant les tumeurs pulmonaires en fonction de leur phénotype, stade d'évolution de la maladie et la réponse aux traitements. 2) D'identifier et caractériser les clusters circulants associant CTC et cellules immunitaires, avec pour objectif de long terme de déterminer la valeur pronostique de ces clusters en fonction de la nature de la composante immunitaire présente en leur sein. 3) Etudier les effets du G-CSF, très utilisé chez les patients traités par chimiothérapies sur le phénotype et les fonctions pro-tumorales (fonctions immunosuppressives, capacité à induire un caractère souche tumoral notamment) de différentes populations de cellules myéloides isolées de patients atteints de cancer du poumon ou générées in vitro.