Thèse en cours

La répression de la participation à un groupe criminel dans la lutte contre le terrorisme

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Auteur / Autrice : Marie Schroeder
Direction : Julie Alix
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 10/10/2023
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Droit Pénal et de Criminologie

Résumé

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Du point de vue du droit pénal, la répression de la participation à un groupe criminel dans la lutte contre le terrorisme interroge. D'abord, elle illustre de façon topique la volonté du législateur d'appréhender le plus tôt et le plus largement possible toutes les formes de participation à un acte de terrorisme. Rompant avec sa fonction d'ultima ratio, le droit pénal ne se contente plus de punir les actes terroristes accomplis mais intervient avant tout pour les éviter. Cette répression intensifiée de la participation terroriste dépasse ainsi le cadre classique de la complicité et s'étend notamment à l'association de malfaiteurs terroriste (C. pénal., art. 421-2-1). Sur le modèle de l'infraction obstacle, celle-ci ne requiert pas la commission, ni même la tentative d'un acte de terrorisme. Il suffit de démontrer que l'intéressé est associé à un groupe ayant un projet terroriste, sans que ce projet ne soit nécessairement précisé ou individualisé - ce qui rend la matérialité et l'intentionnalité de cette infraction difficilement saisissables. Il convient alors de tenir compte des incertitudes intrinsèques et extrinsèques qui affectent l'opération de qualification juridique. Allant du soutien financier à l'apport logistique, de la simple fréquentation du terroriste à l'aide active, l'association de malfaiteurs terroriste est caractérisée par sa conception large et évolutive, étendue au gré des affaires judiciaires. Sa pratique judiciaire demeure ainsi assez imprévisible et relativement difficile à systématiser, d'autant que le terrorisme n'est pas précisément défini en droit français. Le juge pénal est confronté à des profils terroristes très hétérogènes et la dialectique de la radicalité religieuse et politique peine à embrasser l'ensemble des cas de figure. Cette thèse entend proposer une analyse approfondie de la théorie de l'incrimination et de la pratique contentieuse des affaires de terrorisme à travers l'étude des motivations judiciaires. En particulier, elle vise à conceptualiser l'association de malfaiteurs terroriste, en la distinguant de ses qualifications voisines, et examiner l'impact de cette incrimination sur les principes fondamentaux du droit pénal.