L'impact de la stratégie d'adaptation et d'atténuation du changement climatique sur la sécurité alimentaire et le bien-être : le cas des ménages ruraux de la région d'Oromia, en Éthiopie

The Impact of Climate Change Adaptation and Mitigation Strategy on Food Security and Welfare: The Case of Rural Households in Oromia Region, Ethiopia

• Auteur / Autrice : Banchamlak hegena Hadero
• Direction : Van Phu Nguyen
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences Economiques
• Date : Inscription en doctorat le 06/10/2023
• Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Jimma University
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EconomiX (Nanterre)

Mots clés

Mots clés libres

Climate change

Adaptation

Mitigation strategies

Changements climatiques;

Stratégies d'adaptation

D'atténuation

Résumé

En Afrique subsaharienne [ASS], 123 millions de personnes (12 % de la population) souffrent de malnutrition sévère et ne seront pas en mesure de satisfaire leurs besoins alimentaires de base d'ici 2022. L'augmentation de la fréquence et de l'intensité des sécheresses, des inondations, des ouragans, des températures et L'élévation du niveau de la mer exacerbera ce chiffre, entravant la production agricole et la distribution alimentaire. La consommation alimentaire des ménages ruraux chute fortement lorsque la production agricole chute en raison de graves chocs climatiques. Ces ménages étant déjà en insécurité alimentaire, le choc les pousse vers une insécurité alimentaire sévère. Pour répondre à leurs besoins alimentaires minimaux, ces ménages sont contraints de sacrifier leur capital productif, ne leur laissant pas suffisamment de capital pour exploiter leurs exploitations agricoles. Par la suite, ces ménages ruraux migrent vers les zones urbaines. Cela a conduit à un déclin permanent de la production agricole et à une hausse des prix des denrées alimentaires dans les zones rurales et urbaines malgré l'augmentation des importations alimentaires. En conséquence, il y a une réduction significative du bien-être global (FMI, 2022). Selon la Banque mondiale [BM], l'Éthiopie est la plus vulnérable en raison de sa forte dépendance à l'agriculture pluviale et aux ressources naturelles et de sa capacité d'adaptation relativement faible pour faire face à ces changements attendus (BM, 2021). L'Éthiopie connaît actuellement l'une des sécheresses les plus graves depuis des décennies. Le pays est fortement dépendant de l'agriculture pluviale, et les récentes réductions des taux de croissance économique, la croissance rapide de la population, la faiblesse des capacités institutionnelles et les niveaux élevés de conflit le rendent particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique, en particulier dans le sud et le sud-est du pays. pays (SIPRI, 2022). La sécheresse actuelle a touché 24 millions de personnes. La grave sécheresse qui a débuté fin 2020 s'est poursuivie jusqu'en 2023 avec la fin de cinq saisons des pluies médiocres, voire inefficaces. Dans le cadre de ce Plan de réponse humanitaire (HRP), environ 13 millions de personnes sont ciblées pour une réponse humanitaire dans les zones touchées par la sécheresse. La situation devient plus critique à chaque saison des pluies manquée et a gravement touché les communautés pastorales et agro-pastorales, en particulier dans l'est et le sud du pays, aggravant l'insécurité alimentaire, la malnutrition, l'accès à l'eau et une situation sanitaire se détériorant avec une augmentation des épidémies (OCHA, 2023a). On s'attend à des récoltes médiocres ou mauvaises en raison des pluies inférieures à la moyenne et de l'érosion des terres fertiles causée par les inondations. Le manque persistant de pâturages signifie que l'embonpoint du bétail restera médiocre dans les zones pastorales, ce qui aura un impact sur les nouvelles naissances de bétail et la production laitière et entraînera une diminution des ventes. Les décès de bétail devraient également se poursuivre : fin 2022, environ 6,8 millions de têtes de bétail sont mortes depuis le début de la sécheresse actuelle (OCHA, 2023b), entraînant une réduction de la taille des troupeaux. Les revenus des ménages dépendants de l'élevage devraient diminuer considérablement, réduisant également leur pouvoir d'achat et limitant leur accès aux marchés. En conséquence, les petits exploitants agricoles et les éleveurs se révèlent être les plus vulnérables (ACAPS, 2023). Les régions arides, semi-arides et sèches subhumides du pays sont touchées par la sécheresse. Cela va de pair avec des pénuries alimentaires graves et récurrentes et des famines liées au changement climatique. Environ 25 % de la population vit toujours en dessous du seuil de pauvreté officiellement reconnu, malgré les tentatives visant à améliorer la sécurité alimentaire au niveau familial. On estime qu'environ 26 millions de ménages sont en situation d'insécurité alimentaire (Mekonnen et al., 2021, CSA&PAM, 2019), dont 11,8 millions en raison d'importantes pertes de moyens de subsistance dans les zones touchées par la sécheresse (PAM, 2023). L'Éthiopie a élaboré des stratégies pour lutter contre le changement climatique en mettant l'accent à la fois sur l'adaptation et l'atténuation. La plupart de ces stratégies se concentrent sur les efforts visant à renforcer l'adoption d'une agriculture intelligente face au climat (AIC) dans la production agricole. Il est important de noter que l'adoption de l'ASC et des technologies associées augmente la diversité alimentaire et améliore la qualité des aliments consommés grâce à une disponibilité accrue de calories et de protéines, conduisant à de meilleurs résultats nutritionnels (IISD, 2022). La région d'Oromia est très vulnérable au changement climatique, son économie étant fortement dépendante d'une agriculture sensible au climat, ce qui a eu un impact négatif sur la production agricole (Abayineh et Belay, 2017, Omer et Hassen, 2020). Cette étude sera menée dans la région d'Oromia comprenant quatre districts échantillons. Les objectifs de l'étude sont d'identifier le groupe de ménages le plus vulnérable aux événements du changement climatique et les contraintes qui exacerbent la vulnérabilité, les causes et les conséquences du changement climatique, les facteurs qui affectent la décision du ménage d'adopter des mécanismes d'adaptation au changement climatique et l'impact de la adoption d'une stratégie d'adaptation et d'atténuation du changement climatique pour améliorer l'état de la sécurité alimentaire et le bien-être des ménages. L'étude dresse un tableau complet de l'impact des stratégies d'adaptation et d'atténuation du changement climatique sur le bien-être des ménages.

In Sub-Saharan Africa [SSA], 123 million people (12% of the population) suffer from severe malnutrition and will not be able to meet their basic food needs by 2022. Increased frequency and intensity of droughts, floods, hurricanes, temperature and sea level rise will exacerbate this number, hampering agricultural production and food distribution. Food consumption by rural households falls sharply when agricultural production falls due to severe climate shocks. As these households are already food insecure, the shock pushes them toward severe food insecurity. To meet minimal food needs, these households are forced to sacrifice productive capital, leaving them with insufficient capital to operate their farms. Subsequently, these rural households migrate to urban areas. This has led to a permanent decline in agricultural production and rising food prices in both rural and urban areas despite increased food imports. As a result, there is a significant reduction in aggregate welfare(IMF, 2022). According to the World Bank [WB], Ethiopia is the most vulnerable due to its high reliance on rain-fed agriculture and natural resources and its relatively low adaptive capacity to cope with these expected changes(WB, 2021). Ethiopia is currently experiencing one of its most severe droughts in decades. The country has a high dependency on rain fed agriculture, and recent reductions in economic growth rates, rapid population growth, weak institutional capacity and high levels of conflict make it particularly vulnerable to the impacts of climate change especially in south and south east part of the country(SIPRI, 2022). The current drought has affected 24 million people. The severe drought that began in late 2020 has continued into 2023 with the passing of five poor to failed rainy seasons. Under this Humanitarian Response Plan (HRP), an estimated 13 million people are targeted for humanitarian response in drought affected areas. The situation is getting more critical with each failed rainy season and has severely impacted pastoralist and agro-pastoralist communities, particularly in the eastern and southern parts of the country, aggravating food insecurity, malnutrition, access to water and a worsening health situation with an increase of disease outbreaks(OCHA, 2023a). Poor or failed crops are expected because of below-average rains and the erosion of fertile lands from flooding. A continued lack of pasture means that livestock body conditions will remain poor in pastoral areas, which has an impact on new livestock births and milk production and leads to fewer sales. Livestock deaths are also expected to continue, at the end of 2022, an estimated 6.8 million livestock have died since the beginning of the current drought(OCHA, 2023b) leading to reduced herd sizes. Income for livestock-dependent households is expected to significantly decrease, also reducing their purchasing power and constraining their access to markets. As a result, smallholder farmers and pastoralists are found to be the most vulnerable(ACAPS, 2023). The arid, semi-arid and the dry sub-humid parts of the country are affected by drought. This goes hand in hand with severe and recurring food shortages and famines linked to climate change. About 25% of the population still lives below the officially recognized poverty line, despite attempts to improve food security at the family level. Around 26 million households are estimated to be food insecure (Mekonnen et al., 2021, CSA&WFP, 2019) of which 11.8 million due to significant livelihoods losses in drought-affected areas(WFP, 2023). Ethiopia has developed strategies to address climate change with a focus on both adaptation and mitigation. Most of these strategies focus on efforts to enhance the adoption of climate-smart agriculture (CSA) in agricultural production. Importantly, the adoption of CSA and associated technologies has been shown to increase dietary diversity and improve the quality of the food consumed through increased calorie and protein availability, leading to improved nutritional outcomes(IISD, 2022). The Oromia region is highly vulnerable to climate change, with its economy heavily dependent on climate-sensitive agriculture, which has adversely affected agricultural production (Abayineh and Belay, 2017, Omer and Hassen, 2020). This study will be conducted in in Oromia region comprising four sample districts. The objectives of the study are to identify the most vulnerable group of households to climate change events and the constraints that exacerbate vulnerability, the causes and consequences of climate change, factors that affect the household's decision to adopt climate change coping mechanisms, and impact of the adoption of climate change adaptation and mitigation strategy in improving food security status and welfare of households. The study generates a comprehensive picture of the impact of climate change adaptation and mitigation strategies on households' well-being.