Thèse en cours

Les activités et les actifs liés aux blockchains face à l'insolvabilité – essai d'une analyse juridique

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Auteur / Autrice : Alexis Ferran
Direction : Maud Laroche
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 28/09/2023
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre du Droit Civil des Affaires et du Contentieux Économique

Résumé

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La blockchain est un registre informatique distribué, permettant de procéder à des transactions sans intervention d'une autorité de contrôle. Les fondateurs reniaient en effet l'intervention des acteurs traditionnels de la finance, avec notamment pour devise « code is law ». L'absence ou l'insuffisance de cadre juridique clair des activités liées aux blockchains expose les acteurs de ces activités à de fortes fluctuations, et donc la faillite. Au-delà des aspects juridiques des activités en elles-mêmes, se pose la question des actifs issus de telles activités et de leur traitement en cas d'insolvabilité d'une entreprise les détenant. Une fois cette hypothèse tout autant malheureuse que réaliste prise en compte, se pose la question du traitement de ces activités et actifs une fois une procédure de traitement des difficultés ouverte. A ce jour, il n'existe aucun ouvrage ou ligne de conduite sur la question. L'objet de la thèse est de constituer un essai sur une réflexion d'ensemble relative à cette question. Traduire un monde de pur code informatique et de flux financiers liés à cet univers informatique à la sphère juridique ne va pas de soi. Elle impose une faculté d'abstraction et de transposition de nos normes bien souvent inadaptées aux nouveautés du monde informatique. L'aspect initial de cette thèse est d'appréhender le fonctionnement d'entreprises liées au monde de la blockchain à l'aune du droit des entreprises en difficulté tel que prévu par le livre VI du code de commerce. Je vois personnellement cette discipline juridique comme scindant une entreprise en deux grands aspects : une valeur de continuation d'activité (des salariés, des contrats, des dirigeants et des sociétés, etc) et une valeur de réalisation d'actifs (cession d'entreprise, d'actifs isolés, revendication d'actifs détenus à titre précaires, sûretés), expliquant le choix de se focaliser sur ces deux aspects. Ainsi, la présente thèse devra déterminer parmi de nombreuses thématiques du droit privé quels sont les principes qui trouveront à s'appliquer face à l'insolvabilité de tels acteurs. Le terme « insolvabilité » a d'ailleurs été préféré car il est plus extensif que « droit des entreprises en difficulté ». L'objectif n'est pas de se limiter aux seules règles liées au livre VI du code de commerce, mais de voir quelles sont et seront les spécificités de règles plus spéciales en cas d'insolvabilité. La méthode de recherche est double. Sur le plan juridique, une maitrise d'ensemble de toutes les branches du droit privé s'impose. Elle consistera à voir les spécificités de chaque matière et comment le monde des blockchains est ou pourra être appréhendé en droit. Une analyse comparée sera d'ailleurs nécessaire. Sur le plan économique et financier, il sera nécessaire de comprendre le fonctionnement pratique et quotidien de cet univers informatique, pour transposer un monde sur un autre. L'objectif final est de voir toutes les limites et opportunités du droit français positif, pour proposer un cadre normatif adéquat au traitement de cette problématique complexe.