Thèse en cours

Evolution chimiosensorielle à l'origine de l'inquilinisme chez le pou de l'abeille (Braula coeca)

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Auteur / Autrice : Alizée Delarue
Direction : Amir YassinHéloïse Bastide
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Évolution
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et Dynamique des Systèmes Vivants
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EGCE - Évolution, Génomes, Comportement et Écologie
Référent : Faculté des sciences d'Orsay

Résumé

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La division du travail en castes fertiles et non fertiles est un aspect fondamental des animaux eusociaux. Chez l'abeille domestique (Apis mellifera), la distinction entre la reine et les ouvrières est contrôlée par l'action des phéromones mandibulaires de la reine (PMRs), dont l'odorat conduit au sous-développement des ovaires et à la stérilisation des ouvrières. Les PMRs ont aussi des effets anti-ovariens interspécifiques sur un large éventail d'insectes, ce qui indique qu'ils peuvent jouer un double rôle : 1) maintenir la division du travail dans la colonie, et 2) protéger la colonie des inquilines parasitaires en inhibant leur reproduction dans la ruche. Le pou de l'abeille (Braula coeca) est une mouche aptère et aveugle qui passe l'entièreté de son cycle de vie dans la ruche des abeilles, essentiellement attaché au thorax et à la tête de la reine. Sa capacité de se reproduire dans la ruche indique qu'il a réussi à contourner les effets anti-ovariens des PMRs. Nous avons récemment séquencé le génome de B. coeca, et nous avons confirmé qu'il constitue un branchement profond de la famille des Drosophilidae, qui contient également Drosophila melanogaster, l'insecte dont la génétique et la biologie sont les mieux connues. Nous avons trouvé que B. coeca a perdu presque la moitié du répertoire typique des récepteurs olfactifs de la drosophile dont plusieurs récepteurs qui répondent aux PMRs chez D. melanogaster. L'objectif de cette thèse est de profiter des outils génétiques uniques de la drosophile pour tester l'hypothèse que l'évolution rapide des récepteurs olfactifs chez B. coeca la protège des effets anti-ovariens des PMRs, lui permettant ainsi d'évoluer et de se reproduire dans un milieu essentiellement stérilisant.