Le bois dans l'armement romain en Gaule (Ier-IIIe siècles). Les découvertes du camp de la cohorte urbaine de Lyon.

Wood in Roman weaponry in Gaul (1st-3rd centuries). Findings from the Lyon urban cohort camp.

• Auteur / Autrice : Charles Vuillermin
• Direction : Philippe Barral, Benjamin Clement
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Archéologie
• Date : Inscription en doctorat le 02/10/2023
• Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
• Ecole(s) doctorale(s) : SEPT - Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Chrono-Environnement
• Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)

Mots clés

Mots clés libres

Militaria

Xylologie

Gaule roman

Armement antique

Lugdunum

Militaria

Xylology

Roman Gaul

Ancient weapons

Lugdunum

Résumé

Les fouilles menées depuis 2015 sur le camp de la cohorte urbaine de Lugdunum ont livré un corpus exceptionnel de militaria (armes et pièces d'équipement militaire) en fer et en alliage cuivreux, qui présentent en grande majorité des traces de bois perminéralisé (fossilisé par l'oxydation du métal). Cet ensemble ouvre la voie à une analyse détaillée de ces éléments (plus de 1000 objets) à partir de lots principaux, répartis sur trois périodes chronologiques, des débuts de la colonie (-43) à la bataille de Lyon marquant la destruction de ce complexe. Cette thèse abordera l'étude des bois perminéralisés présents sur les armes découvertes l'issue des fouilles de 2015 à 2023. À l'heure actuelle, on peut estimer qu'un minimum de 600 militaria présentent des traces de bois. Cela est particulièrement visible sur les objets à douille, les viroles ou les orles. Une fois le corpus établi précisément, il conviendra d'analyser ces restes perminéralisés. L'importance et la variété du corpus étudié servira de base à la mise en place d'une méthodologie innovante, optimisant les approches en fonction du degré de conservation des objets. Tous ces éléments seront ensuite compilés dans une base de données réunissant les informations intrinsèques à chaque objet issu des fouilles (stratigraphie, datation, parallèles, typologie…). L'analyse de ce corpus sera le point de départ pour déterminer les essences de bois utilisées dans l'armement romain en fonction des types d'armes. Ces données permettront aussi d'observer une éventuelle évolution des usages du bois au cours du temps, avec notamment la prise en compte des caractéristiques biomécaniques des différentes essences employées. Dans cette optique, des comparaisons seront à établir, tout d'abord avec les sources textuelles, mais aussi avec d'autres sites d'époque romaine dans les régions limitrophes, par exemple des champs de bataille ou les camps du limes germanique et breton, mais aussi des sites localisés dans les régions orientales de l'Empire où le bois est plus souvent conservé en raison de conditions climatiques propices. Des corpus protohistoriques ou datés du Haut Moyen-Âge pourront compléter l'approche chronologique. La question de la provenance des bois, locaux ou importés, liée à celle du choix des essences, sera également étudiée. Ces éléments alimenteront une réflexion globale sur la production de l'armement, les approvisionnements en matières premières et en objets finis, ainsi que les échanges entre les militaires et les civils.

Excavations carried out since 2015 on the camp of the urban cohort of Lugdunum have yielded an exceptional corpus of militaria (weapons and military equipment) in iron and copper alloy, most of which show traces of permineralised wood (fossilised by the oxidation of the metal). This set opens the way to a detailed analysis of these elements (more than 1000 objects) from the main batches, distributed over three chronological periods, from the beginnings of the colony (-43) to the battle of Lyon marking the destruction of this complex. This thesis will focus on the study of the permineral wood found on the weapons uncovered during the excavations from 2015 to 2023. At present, it is estimated that at least 600 pieces of militaria show traces of wood. This is particularly visible on objects with cartridge cases, ferrules or orles. Once the corpus has been precisely established, these permineralised remains will need to be analysed. This is particularly the case with the new, optimising the approaches to the degree of conservation of the objects. All these elements will then be compiled in a data base reuniting the information intrinsic to each object issued from the excavations (stratigraphy, dating, parallel, typology.). Analysis of this corpus will be the starting point for determining the types of wood used in Roman weaponry, depending on the type of weapon. This data will also enable us to observe any changes in the use of wood over time, taking into account the biomechanical characteristics of the different types of wood used. With this in mind, comparisons will need to be made, firstly with textual sources, but also with other sites from the Roman period in neighbouring regions, such as battlefields or camps on the Germanic and Breton limes, as well as sites in the eastern regions of the Empire where wood is more often preserved due to favourable climatic conditions. Protohistoric and early medieval finds will complete the chronological approach. The question of the provenance of wood, whether local or imported, and the choice of species will also be examined. These elements will provide a comprehensive reflection on the production of the armament, supplies and raw materials and finished objects, as well as exchanges between military and civil.