Thèse en cours

Édition traduite et commentée du premier livre de l'Almageste de Claude Ptolémée

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Auteur / Autrice : Camille Demouchy
Direction : Arnaud Zucker
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues et littératures anciennes
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2023
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CULTURES ET ENVIRONNEMENTS. PRÉHISTOIRE, ANTIQUITÉ, MOYEN-AGE

Mots clés

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Résumé

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Edition, traduction et commentaire du livre I de l'Almageste de Ptolémée. Le projet que je présente consiste en l'édition nouvelle (avec apparat critique), la traduction française et le commentaire du premier livre de l'œuvre majeure de Ptolémée, la Composition astronomique intitulée en grec Μαθηματική Σύνταξις et plus connue sous le nom arabe d'Almageste, “La grande (scil. œuvre)”. Ce traité en treize livres composé au IIe siècle de notre ère, fondateur pour l'astronomie médiévale et qui constitue le couronnement de l'astronomie antique, n'a pas été édité depuis plus de cent ans, et sa dernière traduction date de plus de plus de deux cents ans. Il jouit d'une grande notoriété dans son domaine, mais semble en définitive aussi peu lu que connu, en grande partie pour des raisons d'inaccessibilité. Les travaux antérieurs, sérieux sur le plan philologique comme l'édition allemande de J. L. Heiberg (1898), ou souvent erronés comme la traduction de N. Halma (1813), exigent mises à jour et corrections. Ce travail sera mené sur la base des nouvelles découvertes paléographiques d'une part, et des apports récents de l'histoire de l'astronomie d'autre part. Le choix du premier livre s'impose pour des raisons pratiques, méthodologiques et scientifiques. Le volume du premier livre est conséquent : environ 80 pages. Une édition complète des 13 livres est hors de portée pour un travail de thèse : cette entreprise initiale servira donc de modèle inaugural et pourra déboucher ultérieurement sur des projets d'édition collective élargis. Elle permettra de mieux cerner les questions de philologie, de transmission textuelle, d'approche et de théorie astronomiques concernant l'ensemble de l'ouvrage. En effet, cette partie introductive de l'ouvrage constitue une information fondamentale sur l'état des connaissances antiques sédimentées dans la synthèse ptoléméenne. L'auteur y développe de manière argumentée les fondements de l'astronomie, c'est-à-dire les relations entre la Terre et la sphère céleste au centre de laquelle elle se trouve. C'est aussi le lieu de l'élaboration de deux outils essentiels pour les démonstrations qui suivront, à savoir la table des cordes où l'on découvre l'origine des valeurs de notre fonction sinus, ainsi que la table des arcs entres l'équateur et le cercle oblique, et enfin celle des ascensions droites. En tant que travail d'édition qui nécessite à la fois des compétences philologiques et linguistiques et une bonne connaissance de l'histoire des sciences, ce projet s'inscrit dans la continuité des études de Master 2 que je mène cette année au département Lettres et Arts de l'ENS de Lyon. Mon mémoire porte en effet sur la traduction commentée du livre III de l'Almageste sous la direction de M. Christophe Cusset, professeur de langue et littérature grecques et directeur du département. L'astronomie ancienne est un sujet qui me permet de croiser les deux centres d'intérêts qui ont jusqu'à présent guidé mes études, à savoir en premier lieu le grec ancien, et secondairement les sciences exactes. Mes études de physique menées jusqu'au terme d'une licence m'ont en effet habitué à une certaine exigence de rigueur, qui s'accorde assez bien avec l'esprit de Ptolémée. Cela permettra éventuellement de comparer certains raisonnements antiques à ceux que l'on aurait menés, peut-être avec plus de rapidité, en ayant recours aux outils d'analyse actuels. C'est pourquoi je me suis tourné vers Arnaud Zucker, professeur à l'Université Côte d'Azur de Nice, pour travailler sur la Composition Astronomique ; et aimerais pouvoir accéder à sa proposition d'entreprendre une édition scientifique du premier livre de ce traité. Une codirection pourra être envisagée par la suite. Intérêt de l'Almageste La Composition Astronomique est un ouvrage incontournable en histoire des sciences. Rédigé au IIe siècle de notre ère, ce traité d'astronomie constitue l'intermédiaire entre l'âge des découvertes grecques et celui des gloses qui se succèderont sans rien ajouter de consistant jusqu'au siècle de Copernic. Probablement issu en grande partie des œuvres perdues d'Hipparque, il synthétise et ordonne ainsi de manière pédagogique, en treize livres, les connaissances établies de l'époque sur les phénomènes célestes, et reste la référence indiscutable de tous les savants durant plus d'un millénaire. On ne peut donc que s'étonner de la rareté de ses éditions actuelles. Cela tient en partie au fait que la « révolution copernicienne », on a cessé de le lire au point de considérer son contenu comme faux, du fait de l'invalidité du système géocentrique qu'il développe. C'est oublier que le traité réussit parfaitement dans le projet qu'il s'est fixé, à savoir donner des explications mathématiques qui décrivent exactement les manifestations visuelles (φαινόμενα) telles qu'on les perçoit dans le ciel. « Ce ne sont pas les astrophysiciens qui construisent notre représentation du monde et du ciel, mais les conceptions culturelles héritées, parfois très anciennes, et souvent peu perméables au discours scientifique. L'astronomie grecque (puis latine), en prenant le terme dans le sens large de ''discours et savoirs sur les réalités célestes'', n'a pas seulement fondé notre rapport au cosmos, elle continue de déterminer notre perception et notre relation au ciel. Il y a, de fait, un décalage considérable entre le discours d'un astronome contemporain sur le ciel et la façon dont nous nous représentons intimement l'espace céleste. » Le contenu de ce traité reste donc également d'actualité en ce qui concerne notre perception intuitive et immédiate de l'univers. Etat de la recherche Les traductions françaises sont rares : la principale est celle de Nicolas Halma, parue en 1813 et 1816, mais elle contient de multiples erreurs et elle est rédigée dans une langue aujourd'hui surannée. La dernière en date, celle mise en ligne par l'astronome amateur Pierre Paquette en 2022, est plutôt une reformulation à partir de l'anglais qu'une réelle traduction à partir du grec. Seule la traduction de Germaine Aujac, parue en 1993, aurait fait date si elle avait été complète : mais elle ne rend qu'une partie des livres I (chapitres 1 à 10, soit un peu moins de la moitié : elle s'arrête là où commencent les démonstrations en vue d'établir les tables) et II (chapitres 1 à 6, suivant la même démarche que dans le premier livre). Les traductions anglaises sont meilleures : après celle de G. J. Toomer en 1998, la traduction partielle de B. M. Perry en 2014 est plus fidèle à la lettre même du texte. Mais le fait principal est que toutes les recherches récentes se fondent sur un texte grec établi il y a plus d'un siècle. L'édition d'autorité est en effet celle de J. L. Heiberg parue en 1898 (livres I à VI) et en 1903 (livres VII à XIII) à Leipzig ; c'est un travail remarquable de philologue où les manuscrits les plus pertinents sont comparés avec soin. Il est cependant possible d'apporter quelques améliorations à ce travail, du fait de l'apparition de nouveaux manuscrits. La liste donnée dans les préfaces du premier et du second tomes comporte également des datations qui ont évolué, ce qui pourrait éventuellement amener à reconsidérer la valeur de certaines leçons. Les corrections apportées à la liste ci-après après consultation du site Pinakes sont, A : IXe s. et non XIe s. D : Xe s. et non XIIe s. E : XIVe s. et non XVe s. H : XIIIe - XIVe s. et non XIVe s. Livres I à VI : A – Parisinus Graecus 2389 IXe s. B – Vaticanus Graecus 1594 IXe s. C – Marcianus Graecus 313 Xe s. D – Vaticanus Graecus 180 XIIe s. E – Marcianus Graecus 310 XVe s. F – Parisinus Graecus 2390 XIIIe s. Livres VII à XIII uniquement : G – Vaticanus Graecus 184 XIII e s. H – Marcianus Graecus 303 XIII e - XIV e s. K – Vaticanus Graecus 1291 IX e s. Comme on le voit, les paléographes récents tendent à reculer la date d'un certain nombre de manuscrits de base (A-K). Dans le chapitre De codicibus Syntaxeos des prolégomènes au troisième tome, Heiberg indique avoir également eu accès aux 27 manuscrits suivants, qu'il a choisi de ne pas utiliser (là aussi présentés avec correction des dates d'après Pinakes). Seulement trois peuvent être du XIIIe s., et les autres sont postérieurs : 1. Ambrosianus 320 XVe s. 2. Ferrariensis Bibl. com. 178 XVe s. 3. Laurentianus 28.1 XIVe s. 4. Laurentianus 28.47 XIVe s. 5. Laurentianus 29 sup. 48 XIVe s. 6. Marcianus Graecus 302 XVe s. 7. Marcianus Graecus 311 XIIIe - XIV e s. 8. Marcianus Graecus 312 XIVe s. 9. Mutinensis Bibl. Est. II F 9 <1488 (tetrabiblos) = α. V. 7. 06 (Puntoni 174) 10. Neap. Bibl. Barb. III C 13 <1558 11. Neap. Bibl. Barb. III C 19 <1336 12. Vaticanus Graecus 179 XIVe s. 13. Vaticanus Graecus 198 XIVe s 14. Vaticanus Graecus 1038 XIIIe - XIV e s. (opera) 15. Ottobonianus Graecus 110 XVIe s. 16. Reginensis Graecus 90 XIIIe s. 17. Parisinus Graecus 2391 XVe s. 18. Parisinus Graecus 2392 XVe s. 19. Parisinus Graecus 2393 <1518 20. Parisinus Graecus 2394 <1733 21. Parisinus Graecus 2395 XVIe s. 22. Coislinianus Graecus 172 XVe s. 23. Vesontinus 11 XVIe s. = Besançon 480 ? 24. Scorialensis Ω-I-1 <1523 25. Monacensis Graecus 159 XIVe s. 26. Monacensis Graecus 212 XIVe s. 27. Oxoniensis Selden. 39 XIVe - XVe s. ? (= B 44 ?) Dans le classement de ces manuscrits, Heiberg distingue trois grandes familles issues de l'archétype, les deux premières étant apparentées : les manuscrits issus de A ; ceux de BC (parmi lesquels FEH) qui constituent pour lui la famille de référence ; et ceux de DG. Il propose ce stemma général , qu'il s'agira aussi de soumettre à un nouvel examen : Les manuscrits issus de A s'organiserait de la manière suivante : Et pour les manuscrits issus de B et de C est proposée la distribution suivante : Voici enfin son organisation pour les manuscrits apparentés à D et à G : Outre ces manuscrits, Pinakes signale des documents dont Heiberg n'a pas eu connaissance, parmi lesquels au moins quatre témoins antérieurs au XIVe s. : Scal. 15 Xe s. Leyde Plut. 28.39 XIe s. Florence Reg. Gr. 90 XIIIe s. Rome Vat. Gr. 184 XIIIe s. Rome Vat. Gr. 1882 XIIIe - XIVe s. Rome Gr. Z. 303 XIIIe - XIVe s. Venise Puis pour le XIVe s. : Laur. 28.21 ; Cod. Graec. 159 ; Cod. Graec. 212 ; Arch. Seld. B. 44 ; Coisl. 337 ; Grec. 2381 ; Grec. 2489 ; Grec. 2491 ; Vat. Gr. 175 ; Vat. Gr. 318 ; Vat. Gr. 701 ; Gr. Z. 303 ; Phil. Gr. 160. Et pour le XVe s. : Vatopediou 188 ; Vatopediou 1212 ; Ambr. A 168 sup. 62 ; Ambr. E 76 sup. 292 ; Ambr. E 132 sup. 320 ; Grec. 338 ; Grec. 2396 ; Grec. 2419 ; Grec. 2490 ; Urb. gr. 80 ; Vat. gr. 1059 ; gr. Z. 302 (coll. 730) ; gr. Z. 526 (coll. 776). Il s'agira donc d'estimer la position de ces manuscrits dans l'arbre philologique, et la valeur des leçons qu'ils donnent. Le Scal. 15 semble particulièrement intéressant du fait de son ancienneté : sa présence à la Bibliotheek der Rijksuniversiteit de Leyde a été signalée par Molhuysen en 1910, soit juste après la parution des trois tomes de l'édition de Ptolémée donnée par Heiberg. Structure du livre I Notons avant tout que la publication des Prolégomènes à l'Almageste par Fabio Acerbi, Nicolas Vinel et Bernard Vitrac pourra être d'un grand secours à l'intelligence de certains passages de ce texte parfois difficile, tant par sa formulation que par les considérations mathématiques exposées. Le premier livre de la Composition constitue le fondement de tout le traité : y sont établies les notions essentielles à la pratique de l'astronomie, puis deux premières tables de valeurs. Le premier chapitre introduit le sujet traité par une discussion philosophique expliquant le choix de la mathématique appliquée à l'astronomie, plutôt que de la physique, trop contingente, ou de la théologie, trop inaccessible. S'ensuit alors le plan de la recherche, en trois mouvements principaux : le premier concernera la Terre et le Ciel (livres I-II) ; le deuxième le Soleil et la Lune (livres III-VI) ; et le dernier les astres fixes et les planètes (livres VII-XIII). Ce premier livre traitera donc principalement de la relation d'ensemble entre le Ciel et la Terre, et de la position du cercle oblique. Et c'est ainsi que Germaine Aujac introduit le modèle de pensée dont ce livre est une belle illustration : « En fait, sous le discours abstrait du géomètre, ce sont les phénomènes célestes qui sont pris en compte. La Sphérique, ou géométrie de la sphère, est le premier nom donné en Grèce à l'astronomie. Les résultats sont forcément justes, comme les sont les raisonnements géométriques. » Les chapitres 3 à 8 posent ainsi les fondements du système cosmologique de Ptolémée, propos issus d'auteurs antérieurs et vérités communément établies pour l'astronomie grecque. La première de ces notions est la forme sphérique du Ciel et son mouvement circulaire autour des pôles du monde, du levant vers le couchant. Les chapitres 4 à 7 concernent quant à eux la Terre, dont sont définies les caractéristiques dans sa relation avec le Ciel. Il est d'abord question de sa forme, nécessairement sphérique du fait des phénomènes célestes (chap. 4). S'ensuit la démonstration, par disjonction de cas, de sa position : elle est à la fois sur l'axe et à égale distance des pôles des mouvements perçus, donc nécessairement au centre de la sphère céleste (chap. 5). Quant à sa taille, elle est celle d'un point par rapport aux espaces célestes (chap. 6). Enfin est démontrée son immobilité, d'abord en translation, puis en rotation (chap. 7). Le chapitre qui clôt cette partie revient alors sur celui qui l'a commencée, à propos du ciel, en le précisant : est ici établie une notion réellement fondamentale et sans doute la plus importante du traité puisqu'elle le traversera tout entier. Il s'agit de l'existence de deux mouvements principaux dans le ciel, à savoir le premier décrit au chapitre 3, qui est le mouvement diurne de la sphère céleste, et le second, qui est une mouvement annuel propre à chaque sphère et qui se fait en sens inverse, autour des pôles du cercle oblique. Ce second mouvement sera donc celui du Soleil, de la Lune et des autres planètes. Le chapitre 10 contient, quant à lui, l'établissement de la table des cordes. Cette table sera un instrument mathématique essentiel pour tous les calculs à venir, car il s'agit des valeurs pas à pas de ce que nous appelons aujourd'hui la fonction sinus. Ptolémée formule en effet le problème en se proposant de trouver les cordes des arcs que sous-tend chaque angle compris entre 0 et 180° ; or en traçant la bissectrice de l'angle θ considéré on obtient deux triangles rectangles, et on trouve la relation directe : sin θ/2 = (½ corde θ) / r. On peut donc facilement transformer la table des cordes en table des sinus. On cherche donc à écrire en unités de rayon la longueur de la ligne correspondant à chaque angle. Les calculs sont complexes et peu systématiques, puisqu'ils font appel successivement à divers théorèmes dont la démonstration fait l'objet de ces pages : côtés du pentagone et du décagone, corde de l'angle supplémentaire, quadrilatère de Ptolémée, corde de la différence, corde du demi-arc, corde de la somme, lemme sur les rapports, et enfin un encadrement pour trouver la corde de 1°. Ce long chapitre aboutit ainsi à une table de valeurs (en expression sexagésimale), et c'est ainsi que l'on découvre l'origine des valeurs du sinus, que l'on utilise aujourd'hui couramment sans s'interroger. C'est là un intérêt majeur de la lecture de Ptolémée, que de découvrir l'origine de notions mathématiques fondamentales qui ne nous ont pourtant jamais été expliquées. Enfin, nous revenons à des considérations d'ordre plus directement astronomique, puisqu'il s'agit de déterminer la position, par rapport à l'équateur, du cercle parcouru par les planètes. Le chapitre 12 est une description de deux instruments servant à mesurer la hauteur méridienne du Soleil, et que l'on peut considérer comme des ancêtres du sextant. S'ensuivent de nouvelles démonstrations géométriques, cette fois-ci en vue d'établir la table des arcs entre l'équateur le cercle oblique, selon chaque position sur le cercle oblique. Le chapitre 13 part ainsi d'une relation de proportionnalité entre les distances séparant les trois points d'intersection d'une droite avec un triangle dont on a prolongé un côté, pour appliquer ce théorème à la sphère à l'aide de deux autres propriétés d'égalités de proportions entre cordes et arcs, qui permettent ce passage à la troisième dimension. C'est ce qu'on appelle une configuration de Ménélas, et elle sera fréquemment utilisée pour déduire des arcs à partir de ceux qui sont connus. De cette configuration est ainsi déduite, au chapitre suivant, l'arc de méridien intercepté par l'équateur et le cercle oblique pour une position donnée du Soleil sur le cercle oblique. Il en résulte finalement la table des obliquités. La table corollaire concernant les ascensions droites, c'est-à-dire les arcs d'équateur interceptés pour chaque position sur le cercle oblique, fait quant à elle l'objet du chapitre 16 qui est le dernier. On distingue ainsi clairement le premier mouvement de ce livre exposant le système du monde, et les deux suivants orientés vers l'établissement de tables dont la première est purement mathématique, et dont la seconde porte sur les arcs résultant de l'inclinaison du cercle du zodiaque. Ce livre est donc une illustration de la géométrie sphérique appliquée au ciel et introduit, avec la table des cordes et la configuration de Ménélas, des outils essentiels à ce qui suit. En tant que référence pour l'astronomie jusqu'au XVIe siècle, et que synthèse du savoir antique, il semble donc d'un intérêt majeur, aussi bien pour la littérature grecque tardive que pour l'histoire des sciences, de tenter une nouvelle édition, traduite et commentée, de ce texte. Le travail consistera à continuer la recension des manuscrits et à recueillir les informations qui les concernent afin d'en élaborer un premier classement détaillé. Puis il s'agira d'en étudier de plus près une sélection, en privilégiant l'un d'eux (peut-être le même que Heiberg) afin d'affiner le classement. L'étude des manuscrits nouvellement apparus permettra ainsi d'établir un texte plus près de l'archétype supposé, et de compléter l'apparat critique proposé par Heiberg. Enfin, la dernière étape consistera à traduire ce texte en s'appuyant sur les travaux précédents, et à proposer en commentaire des éclaircissements d'ordres aussi bien linguistique que logique afin de rendre l'astronomie de Ptolémée la plus accessible qui soit. En tant que spécialiste d'astronomie grecque et auteur par exemple de l'Encyclopédie du Ciel, M. Arnaud Zucker, chercheur à l'Université Côte d'Azur, semble tout indiqué pour diriger cette thèse de doctorat. Il connait en effet particulièrement l'œuvre de Ptolémée et le contexte dans lequel elle s'inscrit, et m'a lui-même suggéré d'entreprendre ce travail d'édition en me concentrant sur le premier livre. Ses conseils et orientations seront donc des plus précieux. Enfin le projet répond aux objectifs du laboratoire Culture et Environnement. Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age (CEPAM – UMR 7264 – CNRS), « qui développe des recherches autour de la connaissance des sociétés du passé, de leurs modes de fonctionnement, de leur évolution et de leur relation à l'environnement. » L'Almageste est en effet le lieu de l'élaboration d'un système de pensée pour concevoir le monde qui entoure la Terre, et se trouve par là être un texte fondateur pour notre regard porté sur le Ciel depuis l'antiquité.