Sortir de la guerre et construire un monde nouveau : les socialistes français face aux défis européens de 1944 à 1957.

Exiting from war and building a new world: the French Socialists and the European challenges from 1944 to 1957.

• Auteur / Autrice : Marc-Olivier Lacroix
• Direction : Noëlline Castagnez, Justine Faure
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2023
• Etablissement(s) : Orléans
• Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : POLEN - Pouvoirs, Lettres, Norme

Mots clés

Mots clés libres

Sortie de guerre

Questions internationales

Parti socialiste

International matters

Post-war

Socialist Party

Résumé

Cette thèse se propose d'analyser la manière dont les socialistes français se sont appropriés les enjeux de la réorganisation de l'Europe dans le contexte mouvementé de la sortie de la Seconde Guerre mondiale et de l'entrée en Guerre froide. Elle est au carrefour d'une histoire sociale et culturelle du politique et d'une histoire des relations internationales dans des périodes de crises. Alors qu'au Congrès d'août 1945, Léon Blum peut dire que « le socialisme est maître de l'heure », le PS-SFIO doit à la fois se reconstituer et reconstruire la France aux côtés des autres forces issues de la Résistance. Or, la bipolarisation du monde et l'instauration d'une culture de guerre froide freinent non seulement leur sortie de guerre mais les obligent aussi à préciser leur vision d'un nouvel ordre mondial et à renouer avec leurs partis frères. De nombreux défis démocratiques, géopolitiques, économiques et sociaux se posent, en effet, tant aux vainqueurs qu'aux vaincus. Le projet s'achèvera à la signature des Traités de Rome alors que la SFIO est au pouvoir et qu'elle fait franchir un pas décisif à la construction européenne. En plus de mieux comprendre l'action socialiste et des mouvements européistes de la période, cette recherche s'emploie à comprendre comment un acteur intermédiaire des relations internationales produit une ligne politique dans un domaine où son impact est moindre qu'à l'échelle nationale. L'étude se penche aussi sur son application sur le terrain et au quotidien dans le cadre de coalitions et de réseaux dépassant amplement le seul champ institutionnel.

This thesis aims to analyse how French Socialists faced the challenges of reorganising Europe in the aftermath of World War II and early Cold War. It is at the junction between a social history of politics and a history of international relations in a context of crises. Although the PS-SFIO had to reconstitute itself and rebuild France alongside the other forces that had emerged from the Resistance, hopes were high. Indeed, at the Congress of August 1945, Léon Blum was able to say that 'socialism was the master of the time'. However, the bipolarisation of the world and the emergence of a Cold War culture not only slowed down their exit from war but also forced them to clarify their vision of a new world order and to reconnect with their sister parties. Many democratic, geopolitical, economic and social issues challenged both victors and vanquished. The project will be concluded with the signing of the Treaties of Rome when the SFIO was in power and took a decisive step towards European integration. In addition to improving our general understanding of socialist action and the Europeanist movements of the period, this research aims to understand how an intermediary agent in international relations produces a party line in an area where its impact is limited compared to the national level. The study also considers how its decisions were applied on grassroots level and on a day-to-day basis within coalitions and networks that went far beyond the institutional sphere.