Le temps en droit de la filiation
Auteur / Autrice : | Cloé Plainfossé |
Direction : | Solange Becque-ickowicz |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit privé et Sciences Criminelles |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et Science politique (Montpellier ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LDP - Laboratoire de Droit Privé |
Résumé
Par essence voué à l'organisation structurelle de la société, le droit de la filiation n'a cessé de se renouveler ces dernières décennies. Plus qu'un lien de rattachement, la filiation constitue à l'heure de la crise du mariage la pierre angulaire de la famille. Les règles qui régissent le droit de la filiation doivent donc répondre à un double impératif : celui de la sécurité juridique afin de garantir la stabilité des situations, et celui du respect de la vie privée qui offre à chaque individu le droit d'établir la réalité de son lien de filiation. La conciliation de ces deux impératifs parfois antinomiques est un sujet majeur et concerne directement l'appréhension du temps par le droit de la filiation. La fonction régulatrice accordée au temps s'est accrue au gré des réformes, en faisant à ce jour un élément central du droit de la filiation. La notion de délai des actions relatives à la filiation tente ainsi de parvenir à un compromis qui ménage les intérêts en présence, qu'il s'agisse des actions relatives à l'établissement ou à la contestation de la filiation. Toutefois, au mépris de l'impérativité des délais instaurés, la Cour européenne répand dans tous les domaines son principe de contrôle in concreto, lequel autoriserait les juges à statuer en écartant les délais légaux si la mise en balance des intérêts en présence le justifie. La détermination des délais par la loi et leur appréciation par la jurisprudence révèlent alors l'instrumentalisation du temps au service de l'organisation d'un système.