Thèse en cours

La notion de victime : une approche comparative

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Auteur / Autrice : Manon Aracil
Direction : Evelyne BonisAmissi Melchiade Manirabona
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 28/09/2023
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : INSTITUT DE SCIENCES CRIMINELLES ET DE LA JUSTICE

Résumé

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Nouvelle figure dans les débats de société, la victime s'est émancipée du carcan contemporain d'un système pénal qui n'a eu de cesse d'écarter la place de la victime, assujettie à la vengeance privée. Or, la victime n'est plus nommée comme elle a pu l'être autrefois : la « grande oubliée du procès pénal ». Elle n'en occupe pas le cœur qui a vocation à traiter du lien entre l'auteur de l'infraction et la société. La victime n'est que l'expression des conséquences irréversibles de l'acte réprimandé. En dépit de cela, il est relevé une approche casuistique se développant dans une société où l'émotion façonne l'énoncé juridique. Au contact de l'opinion publique, les faits divers pétrissent les politiques criminelles assurant de facto à la victime une place influente dans l'assise judiciaire par l'attachement de divers droits. Cependant, nul terme ne serait plus empreint de particularisme que celui de victime. L'usage d'une telle expression illustre l'état d'une catégorie largement insaisissable qui fait écho à un besoin de précision. Concourir à la recherche sur un tel concept conviendrait d'identifier des hypothèses afin d'en proposer une définition. L'absence de délimitation bornant les contours de la notion n'est que la conséquence d'un déficit de conceptualisation, à l'inverse de l'action civile. De par l'usage d'une telle action, la figure de victime n'est plus ternie par un absentéisme procédural. En effet, ce mécanisme judiciaire offert à la victime ne vise plus seulement une réparation civile, elle permet l'enclenchement de poursuites pénales devant une juridiction d'instruction. Dès lors, le Code de procédure pénale traduit une faculté pour la victime de se constituer partie civile sur la scène pénale. Or, la nature juridique de l'action civile a fait précisément l'objet de plusieurs travaux indépendamment de l'aspect définitoire de la victime. En ce sens, le champ pénal et civil offrent une latitude d'action à la victime, appelant ainsi à construire sa définition sur la scène pénale. En parallèle, par les effets combinés de la victimologie, des sciences sociales et de l'histoire, l'expression de victime fait, irrémédiablement, référence à une approche pluridisciplinaire portée par une étude comparative des ordres juridiques internes et européens. Ainsi, évoquer la transversalité de cette étude n'a pas pour but de renouveler la question de la place de la victime dans le procès pénal, mais celle de contribuer à une définition comparée de la victime.