Vieillissement cellulaire et quiescence : le rôle central du centrosome
Auteur / Autrice : | Pauline Foliard |
Direction : | Damien Laporte |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie du cancer |
Date : | Inscription en doctorat le 01/11/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Biochimie et Génétique Cellulaires |
Equipe de recherche : Quiescence and Multicellularity |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La quiescence est un état cellulaire défini comme une absence temporaire de prolifération. C'est l'état le plus répandu sur terre, des micro-organismes qui attendent des conditions favorables pour proliférer, à la majorité des cellules dans les tissus des organismes pluricellulaires. Le contrôle de l'établissement, du maintien et de la sortie de quiescence, en régulant la prolifération cellulaire, sont des étapes clés pour le développement normal et l'homéostasie des organismes. Des dysfonctionnements dans ces étapes conduisent à de nombreuses pathologies. Ils sont notamment à la base du processus d'oncogenèse puisqu'un défaut d'entrée ou de maintien en quiescence conduit à une prolifération cellulaire anarchique. Des cellules cancéreuses peuvent aussi s'échapper d'une tumeur primaire, migrer et s'installer dans des niches tissulaires distantes où elles peuvent rester quiescentes pendant de longues années. Le retour à l'état prolifératif de ces cellules cancéreuses « dormantes » est à l'origine du développement des métastases. Empêcher ces cellules dormantes de re-proliférer est devenu un objectif majeur en cancérologie. L'état quiescent est aussi au cur du processus de vieillissement. En effet, au cours du temps, les cellules quiescentes doivent faire face à l'augmentation constante de macromolécules endommagées et conserver leurs capacités à re-proliférer pour assurer la régénération des tissus. La perte progressive de ces capacités conduit irrémédiablement à la mort des organismes. La quiescence reste mal comprise, mais au vu des enjeux en santé publique, de plus en plus de laboratoires s'intéressent à cet état cellulaire clé. Notre équipe a été pionnière dans l'étude des cellules quiescentes et dès 2006, nous avons montré que l'établissement de la quiescence s'accompagne de remodelages cellulaires. En effet, en quiescence, non seulement des machineries clés comme l'actine ou le protéasome sont entièrement réorganisées mais des organelles entières comme la mitochondrie ou le noyau sont massivement restructurées. Récemment, nous avons fait l'étonnante observation que les microtubules sont réorganisés et stabilisés en quiescence. Cette réorganisation, spécifique de la quiescence, est orchestrée par des modifications atypiques du centrosome. Surtout, nous avons montré que ces réorganisations sont nécessaires à la survie des cellules en quiescence. Enfin, nos données préliminaires indiquent qu'elles contrôleraient le retour à l'état prolifératif. Les objectifs de ce projet sont donc de caractériser les mécanismes moléculaires qui conduisent à la modification du centrosome et à la stabilisation des microtubules en quiescence. Notre but est de comprendre comment ces réorganisations contrôlent le retour à l'état prolifératif et pourquoi elles sont critiques pour faire face aux effets néfastes de l'âge lors du vieillissement cellulaire.