Rôle des androgènes dans le dimorphisme sexuel et la physiopathologie surrénalienne
Auteur / Autrice : | Elliot West |
Direction : | Antoine Martinez |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie santé |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Génétique, Reproduction et Développement UMR 1103 UMR 6293 |
Résumé
La corticosurrénale est un relais endocrine vital qui contrôle une multitude de processus physiologiques et joue un rôle clé dans la réponse de l'organisme au stress et à l'infection. Ce contrôle est assuré par un jeu d'hormones stéroïdiennes libérées par des cellules spécialisées disposées en zones concentriques. Nos recherches ont montré que la corticosurrénale subit un renouvellement tissulaire étonnamment dynamique, alimenté par un ensemble de cellules progénitrices et impliquant une conversion d'identité entre les différentes zones, ajustée par des modifications post-traductionnelles comme la SUMOylation. L'homéostasie corticale comme sa physiologie sont fortement influencés par le sexe et la plupart des maladies corticosurrénaliennes, sont plus fréquentes chez les femmes. Malgré des recherches intensives, les fondements moléculaires de l'homéostasie surrénalienne et les raisons de l'impact du sexe restent une énigme. Ce projet de thèse s'inscrit dans un projet ANR bi-partenaire AAPG2023 ADD-SEX qui vise à combler ces lacunes. Les résultats préliminaires de l'équipe d'accueil fondés sur des modèles perte de fonction du récepteur des androgènes (AR) chez la souris ont permis d'identifier la signalisation androgénique comme étant le principal responsable de ce dimorphisme sexuel dans la glande corticosurrénale. Les analyses bio-informatiques des données transcriptomiques ont pointées plusieurs facteurs de transcription en aval de AR susceptibles d'être les régulateurs directs des programmes de différenciation surrénalienne femelles ou mâles. L'objectif principal de la thèse sera triple : - valider in vivo l'interaction de ces facteurs transcriptionnels sur les régions régulatrices des gènes emblématiques des programmes femelles/mâles puis identifier les cistromes des facteurs sélectionnés - intégrer ces données dans une cartographie de la chromatine active des surrénales afin de localiser les régions enhancer' cis-régulatrices spécifiques du sexe/de AR (SSR) contrôlant l'expression de ces facteurs - sélectionner les acteurs trans et cis les plus pertinents puis démontrer fonctionnellement chez l'animal leur implication dans le dimorphisme sexuel de la corticosurrénale en réalisant respectivement, l'invalidation génique conditionnelle du/des facteurs de transcription (en combinant allèles floxés disponibles au Jackson lab et lignée Cre spécifique de la surrénale) et l'inactivation ciblée d'une SSR par la méthode des ciseaux moléculaires (CRISPR/Cas9). En intégrant les données de transcriptomique et de cistromique des facteurs transcriptionnels sexe-dépendants provenant de nos modèles génétiques, ce projet permettra d'identifier les fondements moléculaires du dimorphisme sexuel dans le cortex surrénalien et d'évaluer la contribution des hormones sexuelles. En identifiant les zones d'influences du sexe dans la physiologie surrénalienne, nous espérons mieux comprendre les différences de réponse au stress et les raisons moléculaires de la prédominance féminine dans les maladies surrénaliennes. Ces connaissances pourraient suggérer de nouvelles pistes de soins ou permettre d'adapter les traitements existants afin de tenir compte du sexe du patient, première étape de la médecine personnalisée. Bien que ce programme de thèse se concentre sur la glande surrénale, de nombreux autres organes présentent un dimorphisme sexuel et cette étude pourrait servir de paradigme pour ces systèmes.