Le travestissement masculin entre la performativité du genre et l’illusion théâtrale : le transformisme, le bal et l’archive (1876-1942)
Auteur / Autrice : | Eva Smrekar |
Direction : | Nathalie Coutelet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Études théâtrales |
Date : | Inscription en doctorat le 24/09/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | 159 "Esthetique, sciences et technologies des Arts" |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Scènes du monde, création, savoirs critiques |
Mots clés
Résumé
Le projet Le travestissement masculin entre la performativité du genre et l’illusion théâtrale : le transformisme, le bal et l’archive (1876-1942) concerne la présence du travestissement masculin dans le spectacle moderne, notamment dans les salles parisiennes de café-concert, de cabaret, de music-hall et de bal. Plus particulièrement, cette recherche est structurée autour de deux genres performatifs dont le travestissement est devenu le point central en se développant progressivement entre les années 1876 et 1942. La première forme analysée est le genre théâtral du transformisme (ou « l’homme-protée ») au café-concert et au music-hall et de ses multiples usages du travestissement qui ont été marqués, à travers le temps, soit par les changements rapides en différents personnages en termes de voix, des gestes et du costume sur scène, soit par l’imitation des personnalités célèbres tels que les chanteuses du music-hall, les grandes-horizontales et les comédiennes, ou par construction méticuleuse d’un personnage féminin fictif qui fonctionnait en tant qu’accompagnement aux numéros de danse, de cirque, de la musique ou d’acrobatie. Cette recherche commence en 1876 avec les premières prestations de Cascabel à l’Alcazar d’hiver qui marquent un point décisif dans le développement du transformisme et de sa vaste typologie des différentes approches vers l’usage du travestissement chez les performeurs comme Fregoli, Robert Bertin, Louis Vernassier, Stiv-Hall, Barbette, O’dett, Micky et d’autres jusqu’aux années 40. L’autre forme performative analysée concerne la présence du travestissement masculin qui s’est formée autour de Magic City, l’un des premiers parcs d’attractions à Paris, édifié en 1911, qui a gagné sa notoriété surtout dans les années 30 avec ses bals publics de la Mi-Carême, les défiles des travestis et la constitution d’une communauté parallèle fortement codifiée, théâtralisée et médiatisée. Cette analyse se focalise ainsi sur la constitution d’un espace clos d’une société alternative avec ses propres règles, hiérarchie et codes, son rapport complexe avec le pouvoir politique et social ainsi que l’usage du langage et de l’imagerie du music-hall dans la construction de la visibilité du corps travesti pendant les défilés jusqu’à la destruction de Magic City en 1942. L’intention et le sujet central de ce projet est alors de reconstituer ces deux formes du spectacle où s’est produit une visibilité publique du corps travesti, leur rapport hétérogène et parfois ambivalent aux normes et codes régulatrices du genre et de la sexualité à travers les changements sociaux et politiques ainsi que leur transfert dans un objet discursif, documentaire et d’archive.