Thèse en cours

La monarchie absolue dans la vision de ses conseillers. La République des Lettres en France et le renforcement de la Raison d'État (1610-1661)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laura Alessandrini
Direction : Naïma Ghermani
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Culture(s) Italie Europe

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche se propose d'analyser le statut de l'absolutisme en France à partir des relations qui existaient entre la République française des Lettres et le pouvoir royal au XVIIe siècle. Loin de se limiter à un meilleur contrôle de l'État, le renforcement de l'autorité monarchique initié par Marie de Médicis révèle progressivement une nouvelle orientation du pouvoir absolu en France. Si les talents politiques de la reine dans les affaires du royaume ont garanti des valeurs morales et religieuses, aussi bien que la paix ainsi qu'une certaine prospérité, son affaiblissement progressif par Louis XIII et Richelieu a conduit en quelques années la puissance publique de l'État vers un horizon qui n'était pas totalement royal. En effet, cette vision s'est imposée à la société civile lorsque le roi et son principal ministre édifièrent un État absolu, soutenu par des magistrats érudits qui ont renforcé les dispositions politiques du royaume, mais aussi celles de l'administration souveraine. Si l'historiographie traditionnelle atteste de cette stratégie étatique, comme le montre le grand ouvrage de René Pintard sur le libertinage érudit paru en 1943, il est en réalité difficile de considérer l'ensemble des esprits les plus libres du Grand Siècle comme de fidèles soldats de la plume dévoués à la monarchie. Cette génération de lettrés avait, certes, soutenu avec habileté le pouvoir royal, mais ils avaient aussi parfois récusé dans l'ombre certaines décisions politiques qui ne leur paraissaient pas conformes aux intérêts du royaume. L'essentiel de ce travail se situe alors dans ce parallèle, entre espace privé et espace public, qui trouvait toute sa valeur dans les cercles de discussion érudits et notamment dans le plus célèbre d'entre eux : le cabinet des frères Dupuy. Cette académie parisienne, qui avait lié son existence au roi, avait particulièrement favorisé la montée de l'État absolu, toutefois cela n'impliquait en rien l'aval de ses membres et collaborateurs aux diverses actions de la politique menée par Richelieu ou Mazarin. Bien que destinés à servir la royauté, ces lettrés ont su observer avec un regard critique l'évolution du royaume de Marie de Médicis, de Louis XIII, d'Anne d'Autriche et de Louis XIV, influencé par des ministres favoris, dans des écrits pro et contra qui éclairent l'articulation de la monarchie absolue en France durant le Grand Siècle.