Du progressisme à la critique de la modernité : histoire intellectuelle de la théologie politique anti-libérale à l'époque contemporaine (1965-2020)
Auteur / Autrice : | Clément Menard |
Direction : | Yann Raison du cleuziou, Bernard Bourdin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Inscription en doctorat le 27/10/2022 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit (Talence, Gironde ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : INSTITUT DE RECHERCHE MONTESQUIEU |
Mots clés
Résumé
Cette thèse a pour projet de constituer une histoire intellectuelle de la théologie politique de 1965 à 2020, en analysant les mutations intellectuelles opérées par la réception de ces théologies politiques au sein du champ intellectuel catholique français. En premier lieu, l'objet problématique de notre étude s'attache à comprendre la théologie politique contemporaine et à étudier les reconfigurations intellectuelles propres à l'espace catholique et protestant dans lequel s'élabore cette théologie. Cette démarche n'est pas théologique mais vise à faire de la théologie un objet de l'histoire des idées politiques contemporaines. Le deuxième objet d'étude concerne la réception de ces idées théologico-politiques au sein du champ intellectuel catholique français et les reconfigurations opérées au sein de ce champ par l'importation de ces nouvelles idées. Cette étude de science politique est donc résolument transversale : elle s'inscrit au sein de l'histoire des idées politiques contemporaines et de la sociologie de la réception. La théologie politique de la seconde moitié du XXè siècle s'est attachée à penser le rôle propre de la foi chrétienne dans le champ politique. Les débats théologico-politiques se cristallisent autour d'un point particulier : la sécularisation. Celle-ci peut être définie comme le processus historique, sociologique et intellectuel de privatisation de la foi et de perte d'influence de la religion dans l'espace public. Notre histoire intellectuelle peut alors être divisée en deux moments. Dans les années post-conciliaires, une première phase de conciliation avec la modernité voit le jour avec des théologies politiques cherchant à légitimer et valoriser la sécularisation. Ces théologies politiques mettent l'accent sur le progrès humain et l'émancipation sociale. Puis après un processus de rivalités internes, des penseurs d'abord marginalisés ont réussi à s'imposer dans le champ intellectuel catholique et ont opéré une rupture dans la manière de concevoir le rapport du chrétien et plus généralement du citoyen à la communauté politique. La question porte désormais sur la place du chrétien au sein de la modernité : faut-il chercher à s'intégrer ou au contraire faut-il faire sécession ? Alors que la théologie politique post-conciliaire valorisait le processus de sécularisation, la théologie politique qui émerge à partir de la fin des années 1980 finit par critiquer le processus de sécularisation et envisage l'intégration du chrétien dans ce monde sécularisé sur un mode sécessionniste.