Le droit des opérations militaires dans l'espace extra-atmosphérique
Auteur / Autrice : | Quentin Gueho |
Direction : | Philippe Achilleas |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 02/10/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit, Economie, Management |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IDEST - Institut du Droit de l'Espace et des Télécommunications |
Référent : Faculté de droit, économie, gestion |
Mots clés
Résumé
L'espace extra-atmosphérique est un lieu hautement stratégique pour les Etats qui l'utilisent pour supporter les activités militaires sur terre, en mer et dans les airs : imagerie satellitaire (reconnaissance de terrain, mouvement des troupes), télécommunications (connecter les troupes n'importe où, n'importe quand, connecter la population en zone de conflit), GPS Le conflit entre la Russie et l'Ukraine prouve l'importance des infrastructures spatiales. D'une manière plus globale, ces infrastructures sont désormais indispensables à notre société moderne : un citoyen utilise environ 40 fois les services d'un satellite par jour. Commerce, transport, finance, localisation, télécommunications, agriculture La quasi-totalité des activités repose aujourd'hui sur les services spatiaux, directement ou indirectement. La lutte contre le changement climatique passe aussi inévitablement par le spatial. Ce contexte hyperconcurrentiel entre Etats et entre entreprises privées, nouvelle course aux étoiles sur fond de réduction des coûts d'accès à l'espace, pose la question des opérations militaires dans l'espace. Premièrement, les infrastructures spatiales existantes (satellites, station spatiale) sont vulnérables aux différentes menaces extérieures actuelles. Les faits d'espionnage entre satellites sont courants, et plusieurs pays ont déjà démontré leur capacité à détruire, depuis la Terre, un satellite grâce à un missile ASAT. Les Etats doivent donc se doter des capacités de prévention et de réponse adaptées à ces situations. Deuxièmement, pour beaucoup la prochaine grande guerre se déroulera dans l'espace. Dans cette optique, il est nécessaire d'être capable d'y intervenir militairement, pour protéger les infrastructures spatiales sensibles. Il est aussi nécessaire de prendre en compte les nouvelles menaces qui pourraient résulter des innovations techniques et technologiques en cours de développement (par exemple les services en orbite). Troisièmement et dans une moindre mesure, dans le cas d'une colonisation à grande échelle de l'espace (Lune puis Mars dans un premier temps), il est probable que les rapports interétatiques prenant place sur Terre se reproduisent dans l'espace. Il sera alors nécessaire de mettre en place une stratégie de défense interplanétaire. Dans ces trois cas, au moins trois angles d'étude sont à prendre en compte : la mise en place de systèmes militaires pour préparer des opérations spatiales futures (prévention et préparation à l'intervention), la légitime défense d'un Etat par rapport à une attaque d'un autre Etat, et l'intervention hors légitime défense (par exemple légitime défense préventive, droit d'intervention humanitaire, autorisation du Conseil de sécurité des Nations Unies ).