L'ingénieur concepteur et l'architecte, France, 1970- 2000 : pratiques, réseaux, transferts dans le paysage de l'ingénierie
Auteur / Autrice : | Maria Isabel Soto antúnez |
Direction : | Nathalie Roseau, Antoine Picon |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Aménagement de l'espace, Urbanisme |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | Marne-la-vallée, ENPC |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LATTS - Laboratoire Techniques, Territoires, Sociétés |
Equipe de recherche : RIT - Réseaux, institutions et territoires (VTT) |
Résumé
L'objet de cette recherche porte sur l'étude et la compréhension d'une période de l'histoire de l'architecture et de la technologie qui a marqué la transformation du paysage de l'ingénierie française du tournant du XXIème siècle. Les années 1970-2000 ont été structurées par des ruptures et des réformes qui ont laissé une certaine empreinte sur les métiers de la construction d'aujourd'hui. A l'échelle internationale, le rapport Meadows (1972) ou la recherche d'une économie des matériaux au travers du développement des structures légères sont l'amorce d'un complexe questionnement autour des modes de vie et de production. En France, le début des années 1970 correspond à la fin des Trente Glorieuses (1946-1975) et aussi à l'après 68. Avant la fin de Trente Glorieuses, la construction architecturale en France était encore fortement influencé par la Reconstruction. Elle était caractérisée par les besoins d'après-guerre où l'industrialisation avait énormément marqué l'art de bâtir ainsi que par la tradition du béton armé dans la construction française. L'après 68 est un tournant dans la société française, entraînant une réflexion sur de nouveaux besoins et de nouvelles politiques constructives. Le mandat de Georges Pompidou (1969-1974) donne lieu à une recherche motivée par l'innovation en architecture et à l'apparition des grands concours internationales. En matière de formation d'architectes, l'après 68 représente une rupture avec la tradition de l'École des Beaux-Arts selon laquelle l'architecte devait s'occuper de l'art et l'ingénieur de la technique. Dans ce contexte, le rôle de l'ingénieur est incité à changer. Ce qui semble avoir débuté avec un tournant socio-culturel et des ruptures politiques conduit, au cours de cette période, à la réalisation d'ouvrages aux grands défis techniques, contribuant ainsi à prendre une part prépondérante à l'élévation de la figure de l'ingénieur conseil français au premier rang de l'équipe de conception en architecture. Le Centre Pompidou, les serres et les toitures en toile tendue de la Villette, la pyramide du Louvre, ou encore le hall 2F de l'aérogare de Roissy à l'aéroport Charles de Gaulle dévoilent une incontestable importance accordée à la structure, qui devient même identitaire de son architecture. Cette période laisse une trace matérielle qui se manifeste à travers différents projets : du langage technique développé dans ses constructions aux outils d'étude et de communication utilisés (tels que les logiciels de calcul, les maquettes ou les cahiers de dessins) entre autres. Mais cette empreinte est aussi immatérielle puisqu'il s'agit d'une véritable approche singulière du métier qui émerge à travers ces pratiques. Le corpus réuni couvre à la fois la conception des projets, le fonctionnement des agences, la trajectoire des maîtres d'uvre, sous la forme d'archives et d'entretiens qui seront menés avec un ensemble de protagonistes de cette période. La thèse étudie la manière dont se sont réalisés ces projets et ces constructions, en quoi leurs raisons et leurs processus mettent à jour et transforment les manières de faire : réseaux, professions, pratiques.